Où comment risquer de rentrer bredouille, les doigts frigorifiés et les orteils en colère...

Mes prises de vue sont réalisées en extérieur. 

Je valse entre « balades aux aguets » et affûts, préférentiellement au crépuscule. Je marche alors contre le vent, appareil à la main, réajustant mes réglages au fur et à mesure des variations de lumière, espérant croiser le chemin d’un lièvre retournant en son gîte ou d’un écureuil démarrant sa journée. Je tente de temps à autre une approche au ras du sol, en rampant de tout mon long.

L’affût quant à lui est certainement la méthode la plus efficace et la moins dérangeante pour les animaux.

affut julien arbez

Mais avant le déclenchement il y a la préparation : repérer l’animal, appréhender ses habitudes, puis chercher une « cache » à bon vent, et me poster de manière à avoir le soleil dans le dos… Le plus souvent, je me cache sous mon "tipi". Mon tipi, c’est un simple filet de camouflage reposant sur trois longues tiges de bois, parfois lesté de quelques pierres pour éviter sa valse dans le vent. Ce matériel rudimentaire m’offre divers avantages comme la légèreté et la facilité de transport. 

Parfois, j’utilise des éléments incongrus, pourvu qu’ils fassent partie du paysage et donc qu’ils soient acceptés par les animaux : un wagon désaffecté, une épave de voiture ou des cabanes d’enfants ont déjà largement  fait leurs preuves ! 

Depuis 2014, je pratique aussi l’affût flottant : une tente de camouflage montée sur un flotteur, que je dirige depuis l’intérieur en prenant appui sur le sol. Cet affût (de ma fabrication) est équipé d’une rotule pour supporter mon boitier, et d’ouvertures discrètes sur chacun des côtés. Cet OFNI me permet d’approcher les animaux aquatiques en toute discrétion, de faire des prises de vue au ras de l’eau, tout en gardant la possibilité de me déplacer autour de mon sujet pour optimiser le cadrage et chercher les bonnes lumières. A chaque fois je ressens ces séances de lévitation comme ode à la tranquillité !

affut flottant julien arbez

Enfin attendre, attendre…

Une, deux, trois heures...    tenter de me retenir d’éternuer, et espérer que les fourmis qui me trottent dans les jambes aillent voir ailleurs si j’y suis. Et c’est déjà la moitié du travail de fait !

Toutes mes photos sont réalisées avec un objectif 300mm/f4 (18-55mm pour certaines images de paysages), monté sur un réflexe numérique EOS 700D (d’anciennes images ont été faites avec les EOS 350D puis 500D). N’ayant pas dobjectif macro, j’utilise pour les prises de vues rapprochées de simples tubes-allonges.