Le blog de Julien Arbez
23/10/2018
Un rêve de lynx
Un lundi, on m’appelle pour me signaler une carcasse dans un petit village du Jura.
Le lynx vient de frapper. Ca tombe bien, je ne travaille pas pendant deux jours, je vais pouvoir mettre toutes les chances de mon côté et m’investir à fond. A 14h le lendemain, je pars pour mon premier affût. Je monte ma tente, j’attends jusqu’au soir, rien. Passe la nuit (mouvementée !), le lendemain matin, toujours rien. Le second soir d’affût, j’ai droit à l’observation de sa queue derrière les branches. Enfin je l’ai vu ! Mais seulement sa queue. Je ressens un mélange de joie et de tristesse… Le troisième jour, je suis à l’affût sous un simple filet. Je me suis déplacé de manière à le voir arriver, en espérant qu’il emprunte le même chemin… La lumière baisse, quand je vois le fantôme passer derrière des branches, tout doucement, et à quelques mètres. Il arrive sur sa proie, mange un morceau, tira la peau, puis se couche pour une séance de toilettage qui durera de très longues minutes. Ce jour-là de 18h34 à 19h20, j’ai vécu un rêve.
Début Octobre, c’était aussi la fin du brame du cerf. J’y suis peu allé cette année mais j’ai tout de même fait quelques belles observations, à défaut d’en rapporter des photos.
Ce matin-là, c’était une chevrette et son faon qui se sont montrés tranquilles alors que les cerfs bramaient aux quatre coins du bois.
J’ai profité des lumières des levés et couchers de soleil pour photographier des oiseaux résidents et sans doute aussi quelques oiseaux en halte migratoire. Parmi eux un merle noir, discret maraudeur,
un pinson des arbres,
et quelques rouges-gorges aux couleurs éclatantes, appareillés à l’automne comme le soleil à l’été. Dans de magnifiques couleurs qui auront duré trop peu de temps, la forêt s’est enflammée, chaude, presque sensuelle.
Enfin j’ai eu le plaisir de faire une sortie aux salamandres avec ma petite fille. La première pluie du mois m’a incité à nous rendre dans un coin de forêt où j’en avais déjà croisé deux auparavant. Il pleuvait et la migration d’automne avait sans doute commencé. Bingo ! Sur le chemin forestier qui longe le pierrier, nous avons dénombré en deux heures à peines pas moins de 16 salamandres en mouvements dans les feuilles et la mousse. Pas toujours faciles à voir, les lents batraciens ont vite fait de passer inaperçus !
Je termine avec deux images du lac de Clairvaux, un lac que je n’avais pas encore eu l’occasion de photographier.
Bordé d’un écrin d’arbres jaunissants, d’une roselière orangée, les eaux vertes ont chanté comme une ode à l’automne. Alors j’ai écouté la chanson.