Le blog de Julien Arbez
29/09/2017
Terres d’Irlande
Fin Septembre, pour une durée de 10 jours, je suis parti à la découverte de l’Irlande, dans la partie Sud de l’Ile.
Après avoir voyagé d’Est en Ouest, je suis arrivé dans la région de Bantry. J’ai d’abord été étonné par les tourbières de pente qui habillent les collines dénudées d’arbres. Jamais je n’avais marché entre droséras et grassettes en grimpant une montagne ! J’ai même réussi à noyer deux fois mes bottes en une semaine… C’est ça l’Irlande !
A l‘intérieur des terres, le paysage ouvert laisse place à de vastes pâturages à moutons entourés par des haies interminables, des lacs petits et grands, et quelques cercles de pierres préhistoriques dressés là depuis des lustres.
De loin, les montagnes ont l’air sèches, maquillées de graminées. Mais en réalité, partout ou presque le sol est gorgé d’eau. En fond de vallée, sur les sommets, et même dans le peu de forêts que l’on peut trouver. En Irlande, l’eau est au sol et dans l’air !
Plus au Nord, le Parc National de Killarney a attiré mon attention pour les cerfs élaphes qui l’habitent. L’une des dernières populations de l’ile a trouvé refuge ici, sur ce territoire occupé par quelques montagnes dont les plus hautes du pays.
A cette époque, c’est la saison du brame et je ne peux pas m’empêcher de faire un peu de route pour aller guetter les prétendants… Je grimpe la montagne de Torc, trop touristique à mon goût, avant de repartir pour un autre site en périphérie du Parc : Margeton. Ici, peu de sentiers, peu de randonneurs. Mais des paysages fabuleux, vastes, qui invitent au voyage.
Je n’attendrai pas beaucoup avant de voir les cerfs puisque le premier jour, je croise deux hardes (bien gardées par le chef !) dans les environs du Lac de Killarney.
Je repère également le soir une belle place de brame en montagne, dans les genêts et les fougères. Certains mâles sont vraiment impressionnants, et je décide de planter la tente ici pour tenter quelques images demain matin au petit jour.
Le lendemain matin, ma première surprise est de tomber sur des cerfs sika à quelques mètres de ma tente ! Eux aussi en rut, ils s’agitent dans les fourrés et leurs « chants » résonnent dans le fond de la vallée. Puis c’est au tour des cerfs élaphes de monter sur l’estrade.
De magnifiques cerfs, dont un immense 18 cors irrégulier, sont occupés à garder les femelles au sein de la place de la brame. Je n’en esp »rais pas autant ! D’autres cerfs brament un peu partout dans les pentes, et quelques-uns se trouvent même sur la crête sous le sommet. Pour moi, l’ambiance est à la contemplation. Pour eux, l’ambiance est à la défiance !
Durant 1,5 jour, j’aurai guetté les cerfs, approché, affûté, dans ces paysages que je ne connaissais pas. J’ai pris goût à les suivre, à les observer, et à me laisser intimider ! Cette sortie sera pour moi un moment inoubliable.
Avant de rentrer, direction le littoral, où les falaises alternent avec les plages de sable fin qui jouent à apparaitre et disparaitre au gré des marées. Plus d’oiseaux marins sur les falaises à cette époque, tous sont déjà en mer à batifoler avec les vagues. Seuls les terriers des macareux trahissent leur présence à la belle saison.
Les vents violents balaient l’écume et les embruns. Les goélands et autres corvidés semblent se jouer des rafales au-dessus de nos têtes, comme le phare qui nous sourit à l’horizon.
Définitivement, l’Irlande est une terre d’eau. Et de moutons ! Belle vie à ses habitants, humains ou animaux. Belle vie à cette ile. Et pourvu qu’elle sache garder de son authenticité.