Le blog de Julien Arbez

Temps de lézards, temps de salamandres

Le soleil de printemps a réveillé les lézards de leur torpeur hivernale. Les premiers à ouvrir l’œil sont les lézards des murailles,

suivis de très près par les grands lézards verts dont les mâles, pressés de trouver une partenaire, arborent déjà une gorge bleue en guise d’habits de noces.

Car aussitôt réveillés, aussi chauds bouillants les garnements ! ca, c’est quand il faut chaud et sec.

Lorsqu’au contraire la pluie et la fraicheur s’invitent à la table du printemps, les lézards regagnent les  sous-sols pour laisser la place aux salamandres.

8 degrés, une pluie battante depuis deux jours, et les voilà sorties de leur sommeil dans la forêt moussue. Tandis que les mâles cherchent pitance,

Les femelles, pleines d’œufs en train d’éclore (les salamandres sont ovo-vivipares, c’est-à-dire que leurs œufs éclosent dans le ventre de la mère qui met bas des petits déjà formés !), reg        agnent les ruisseaux pour y déposer leurs larves aquatiques.

Cette sortie du 7 avril porte ses fruits :  une bonne dizaine de créatures croise mon chemin.

Mais la pluie rend les prises de vues assez difficiles : les mains sont fraiches, le terrain est gras, les chaussures pèsent une tonne, la buée s’installe sur la lentille frontale de mon nouvel objectif macro…

Ce soir, je serai au sec !

En forêt les pics noirs se préparent à une nouvelle nidification,

Et en lisière l’hermine termine de changer de couleurs. Malheureusement la belle se fera écraser au petit matin sur la route qui traverse son terrain de chasse. Je ne la verrai plus bondir de folie, chasser les rongeurs, dresser sa frimousse. Mais grâce à l’appareil photos, elle est devenue éternelle.

Près du terrier qu’il partage avec maître Blaireau, le renard inspecte la forêt.

Une gratouille et le voilà reparti comme chaque soir à la conquête des faiseurs de trous.

Le soleil tombe, tombe puis s’efface derrière les montagnes qui n’ont pas fini de garder leurs secrets. Cette nuit, quand hululera la chouette de Tengmalm, je dormirai.