Le blog de Julien Arbez

Sortir la tête du trou

Sortir de son trou pour visiter l’extérieur. Et trouver son trou bien artificiel. C’est fait !

Ce matin, les trois chevreuils qui pâturent quotidiennement dans un pré des Moussières sont encore au rendez-vous.

Dans le grand bois peu fréquenté du plateau, à 500m à peine des prés les plus proches, chante un casse-noix moucheté, corvidé peu commun du jura français.

Difficile à voir au sol en train de se nourrir, je me résigne à prendre quelques images sans proximité, en travaillant le cadrage pour donner de l’importance à l’animal. Et voilà ma première belle image de casse-noix !

Allez suivez-moi, je vous emmène prendre des nouvelles du couple d’hermines dont la femelle déplaçait ses jeunes la semaine dernière.

Malgré la neige fraichement tombée et la récente et violente bagarre du mâle légitime avec un autre mâle visiteur (voir article précédent), les deux individus s’affairent à ratisser la prairie des campagnols des champs qui la trouent.

Les hermines sont alors bien visibles, brunes sur la manteau neigeux. Mais moi aussi. Elles et moi le sentons bien ! La femelle apparait de temps à autre, moins régulièrement que le mâle. En fin de mue, elle arbore une belle ligne blanche sur le milieu du dos qui va bien avec le retour de l’hiver.

Je consacre les jours suivants à faire des repérages en forêt. Je pratique sans succès des affûts repétés à la gélinotte, malgré de nombreuses heures d’affût de la nuit jusque vers 10h du matin. Je ne peux pas vous montrer une seule image ! Rrrr. Voilà 3 ans que ça dure. L’an prochain, peut-être ! Mais ce matin, j’ai localisé le nid d’un couple de grimpereaux des bois derrière l’écorce d’un jeune épicéa mort. L’un des deux adultes arrive au nid avec une plume. Ce matin j’ai vu un brin de french cancan !

Le même matin, j’entends crier un pic noir, de la même manière que lorsque les adultes au nid se relaient. J’approche, m’assieds à bonne distance. Bingo ! J’ai trouvé la loge !

Et puisque jamais deux sans trois, voilà qu’en m’approchant du hêtre je vois une seconde cavité dans laquelle je crois voir quelque chose. Eh oui ! dans le même tronc, moins de 2 mètres en dessous-du nid de pics noirs, un couple de chouettes de tengmalm s’est installé !

C’est un jeune qui se trouve à la fenêtre. Il ne devrait pas tarder à quitter le nid vu sa taille et sa posture. Un autre trou situé à l’arrière de l’arbre mais donnant sur la même cavité est lui aussi occupé par un jeune !

Je reviendrai pour tenter d’apercevoir les jeunes sortis du nid. Il me faudra de la persévérance, de la patience et de la chance. Mais je ferai peut-être de nouvelles observations en or.

Je termine ce petit article par une cession d’affût flottant en Bresse. L’étang que j’ai l’habitude de parcourir ayant été vidé, je me suis concentré sur un second étang que je n’avais pas encore sondé. La matinée commence bien avec la visite d’un chevalier au long bec, fouillant la vase à la recherche de petits vers.

Puis des oiseaux atterrissent dans un joli fracas teinté de battements d’ailes. Quatre vanneaux huppés me font la joie de parader devant moi pour la première fois !

Enfant de la montagne, je connais peu ces oiseaux et vis une bonne heure exceptionnelle. Difficile de photographier les oiseaux en mouvement, mais quel délice !

Et ce jour, j’ai même eu la visite d’une chevrette en bord d’étang, attirée par les feuilles de sules bien vertes mais difficiles à attraper !

Ce week-end a été magnifique. Il se termine le soir venu, par les allées et venues d’une petite chouette chevêche au sein d’un village tout aussi petit. Les lampadaires tentent de repousser la nuit, mais la chouette l’accueille avec tranquillité. 

Il est l’heure pour moi de dormir, pour elle de partir en chasse. A très bientôt !