Le blog de Julien Arbez

Scroutch et flic-floc

Titre bizarre… Tendez l’oreille lorsque vous pausez les pieds tantôt sur la neige, tantôt sur la terre. Le bruit de vos pas donnent à peu près ça non ? Commençons dans la neige, avec ce renard déguisé en piquet de clôture, le jour du carnaval…

Puis abandonnons la neige pour la boue encore gelée de la nuit dernière.

Elle crisse sous mes pieds, mais les dessins résistent à mon propre poids. Le froid les aura rendus indestructibles, le temps d’un frimas. Comme la boue peut être jolie !

Début mars, caché sous un houx en lisière de forêt à guetter la prétendue arrivée d’un potentiel lynx possiblement à cette heure… Un groupe de 4 chamois sort de forêt devant moi. Ils sont visiblement nerveux. Le premier traverse la prairie mais les autres ne suivent pas. Ils font même demi-tour avant de se retourner. L’un d’eux tape du pied au sol. Un chat forestier sort du pré, ventre à terre, comme apparu entre deux pensées, le temps d’un battement d’oeil.

Je ne l’avais absolument pas vu !

J’en profite en journée pour rendre visite aux hermines, comme traditionnellement maintenant à chaque printemps. Cette année encore les rongeurs sont nombreux, les hermines aussi.

J’en compte 5 sur un rayon de moins de 1 kilomètre !

Certains sont farouches, d’autres moins peureuses. Certaines sont encore blanches, d’autres ont quasiment leur pelage estival. Tout ce beau monde n’a pas réglé sa montrer à la même heure…

Voici l’objet de leurs excursions folles : le campagnol terrestre. Celui-ci, tétanisé à l’approche du prédateur dans sa galerie souterraine, est sorti à vive allure pour s’immobiliser entre deux mottes de terre, à l’air libre. Même ma présence à deux pas de lui ne l’a pas fait fuir. C’est dire la peur ressentie… 2000 par an. C’est le nombre de campagnols que l’Hermine se met sous la dent. C’est qu’elle aime ça les souris des champs ! Elle ne mange quasiment que ça, et goutte peu aux autres mets de la campagne. Si madame est difficile, madame ne s’en plaint pas !

Je termine cet article à la mi-mars, alors qu’aujourd’hui-même tombait sur le haut du massif quelques chutes de neige dignes d’un début janvier.

De gros flocons battus par les vents, fouettant joues et croupe d’un groupe de chamois sortie du bois pour se restaurer.

C’est le moment ou jamais pour tenter d’autres réglages, d’autres compositions pour d’autres émotions. 

En attendant la prochaine fois !