Le blog de Julien Arbez

Retour en images d’une résidence artistique de 5 jours dans le Morvan... Vie aquatique.

Le Morvan, c’est aussi un paysage de ruisseaux, de rivières sauvages et d’étangs.

Attiré par l’Arroux, la rivière qui serpente entre Autun et Gueugnon, je n’ai pas pu résister à son appel et j’ai, trois matins de suite, chaussé mes waders pour rejoindre son lit au saut du mien. Dès les premières lueurs, caché sous mon affût flottant fait maison j’ai lentement découvert quelques-uns de ses recoins, entre les saules de la rive et les rochers granitiques affleurant à sa surface.

J’ai joué avec ses reflets, ses ombres, ses mouvements.

J’ai vu passer un balbuzard pêcheur en migration, un poisson dans les serres, au-dessus de ma tête et filer à l’Ouest.

J’ai rencontré deux matins de suite un chevalier guignette en maraude le long des berges, le bec fouinant entre les pierres et chipant de ci de là quelques insectes maladroits ou as assez rapides…

Durant plus d’une heure, le dernier jour d’affût, il a fait des allers et retours à quelques mètres seulement de moi, sautillant, s’envolant, se toilettant sans faire attention à cette chose flottante devant lui.

Un couple de grèbes castagneux m’a invité sur son territoire,

J’ai même pris un gros rat musqué pour un jeune castor. C’est que j’avais tellement envie d’en voir !

Des poules d’eau m’ont regardé d’un air inquiet alors qu’au-dessus de ma tête volaient des hardes de guêpiers en départ pour l’Afrique.

J’étais bien dans l’Arroux. J’étais bien dans « ma » rivière.

Les stars de ces quelques jours près de l’eau, sont sans doute les ragondins. Je sais, je sais que vous ne les aimez peut-être pas. Moi je leur trouve un air mignon et drôle.

Je les respecte comme des êtres vivants qui habitent la même planète, autant sinon plus que d’autres animaux de mon espèce...

Dans un étang chargé d’algues vertes, une famille a élu domicile. Drôle de décor !

J’ai souri à les voir nager dans cette pâtée verte, l’amasser de leurs mains presque humaines pour la porter à leur bouche. Mange, manger, manger encore cette soupe épaisse. Manger et frétiller des moustaches.

Sous l’œil incrédule des grenouilles vertes du voisinage. Et du photographe jurassien content d’avoir découvert le Morvan. 

Merci Eric pour ton invitation.