Le blog de Julien Arbez
07/09/2015
Rencontre avec le pic tridactyle
Mercredi 2 Septembre, 8h45.
Je suis à l’affût dans la forêt du Noirmont. Je suis calme, le sous-bois aussi. En lisière, les grives font des allers et retours entre les arbres et la clairière. De temps en temps, on entend le tintamarre bien particulier des becs-croisés.
J’entends un pic tambouriner à une cinquantaine de mètres. Je ne le vois pas, c’est sans doute un pic épeiche qui martelle les épicéas à la recherche de vers à bois. Rien d’étonnant dans cette forêt qui regorge de bois de mort. Mais quand je le vois passer au vol entre deux arbres, je n’apperçois pas le rouge caractéristique de son croupion... Je l’entends à nouveau, cette fois un peu plus près. J’approche, appareil en main, silencieusement sr un tappis de myrtilles. Puis je le vois. Il est là, devant moi, à décortiquer l’écorce d’un épicéa déjà bien malade. Ce n’est pas un pic épeiche, mais un pic tridactyle !
Une formidable rencontre dans cette forêt que j’arpente depuis tout petit. Celle de la gelinote, du grand tétras, de la chouette chevêchette. Celle du lynx que je n’ai jamais vu, de la chouette de Tengmalm qui fait chanter le crépuscule. Désormais dans ma tête, ce sera aussi celle de l’un des oiseaux nicheurs les plus rares et méconnus de France (moins de 5 couples répertoriés !), le pic au pied montagnard et à la calotte jaune. Et une émotion de plus dans ma mémoire !
A une bonne heure de route des forêts su Haut-Jura, npous voilà dans le Bresse Jurassienne. La nuit était à la belle étoile, le ciel est clair, le soleil ne s’est pas encore levé. Je mets mon affût flottant à l’eau, me glisse à l’intérieur et m’éloigne du bord de l’étang. Mais j’ai beau m’éloigner, je dois me rendre à l’évidence : l’étang est quasiment à sec ! A peine 25 cm d’eau pour avancer. Impossible de rester debout, je dois avancer à plat ventre dans la vase et tenter de faire le moins de remous possibles.
Et sur l’eau il y a du monde. Des hérons, des ragondins, un grèbe castagneux, des grands cormorans et une multitude canards colverts qui coin-cointent contre l’approche de l’ouverture... de la chasse.
Allez encore un peu de répit.
Départ pour la rivière Doubs. Sur les berges d’un lône, les agrions sont occupés à trouver l’âme soeur pour les générations futures. Les grenouilles invisibles dans la végétation guettent le passage des amoureux le ventre gargouillant.
Les guêpiers d’Europe qui nichaient sur le Doubs se préparent au grand voyage vers l’Afrique. Ca chasse et ça jacasse dans les arbres au-dessus de ma tête ! Les abeilles vont bientôt se blottir pour l’hiver, privant ces oiseaux de leur nourrirture principale. Le voyage sera long. Ils franchiront le détroit de Gibraltar puis le Sahara pour hiverner en Afrique de l’Ouest.
Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter bon voyage !