Le blog de Julien Arbez
17/04/2019
Printemps !
J’ai consacré début Avril quelques soirées à affûter le blaireau. Au crépuscule, je l’ai vu sortir du terrier quelque fois et partir en maraude sur le sol dalmatien d’une prairie vallonnée.
Je l’ai vu trotter sur un sol enfeuillé et gorgé d’eau.
Et surtout, plusieurs fois j’ai vu sortir de son terrer deux beaux renards un peu plus tôt.
Deux renards colocataires qui vont sans doute y élever leurs petits ce printemps.
J’espère secrètement que les blaireaux également se reproduiront cette année, pour avoir droit à de belles soirées de Juin !
Mi-Avril, la forêt n’a pas encore endossé son manteau vert. Des feuilles mortes pendent encore des rameaux. Elles seront poussées par les nouvelles feuilles de l’année et rejoindront au sol leur défuntes cousines pour le plus grand bonheur des vers de terre.
Dans les prés d’altitude les premières jonquilles pointent leur corolle, bientôt suivies par des milliers et des milliers d’autres fleurs qui enlumineront le vallon.
Dans les grandes forêts chantantes se promènent écureuils,
Chamois, martres et autres lutins bien discrets. Une bonne partie d’entre eux entament leur saison de reproduction et de chansons infernales.
Parmi eux, le pic tridactyle préfère tambouriner à grands coups de bec au sommet des arbres morts plutôt que de se casser la voix à s’égosiller. On l‘entend de loin, c’est très efficace !
De grands fûts secs en grands fûts secs, l’oiseau mâle à l’habituelle discrétion se promène et fait escale à chaque fois de longues minutes.
Aujourd’hui j’ai la chance de l’accompagner un moment et de l’observer à loisirs. Il préfère clairement se rendre au sommet des mortes chandelles pour faire résonner son envie de se mettre en couple.
Soudain il met en colère deux pics épeiches des environs.
Les voilà qui viennent à lui et lui font comprendre qu’il serait gentil de quitter la place. Quelques échauffourées subviendront jusqu’à ce qu’un second pic épeiche vienne en renfort, et persuade le pic tridactyle de quitter les lieux… Une belle scène naturelle que j’ai malheureusement photographiée dans des conditions de lumières pas idéales.
Et après deux bonnes heures de tambourinage, le pic tridactyle se décide enfin à redescendre d’un étage pour rechercher dans les écorces des arbres morts et vivants de petits crustacés à picorer.
Grimper, s’envoler, grimper, s’envoler. La journée des pics sera bien remplie, j’espère que leur ventre aussi !