Le blog de Julien Arbez
16/10/2017
Poésies automnales
Les amanites poussent les aiguilles d’épicéas de leur chapeau arrondi, les becs croisés se retrouvent pour un nouveau concert parmi les cimes, la chouette chevêchette recommence à pousser la chansonnette au lever du jour. Pas de doute, octobre est là.
Les lacets de Septmoncel se sont parés de couleurs chaudes, tourbillonnant entre buis verts et blanches pierres.
Le Hérisson saute de cascades en cascades, offrant ça et là des reflets dorés aux randonneurs curieux et aux photographes amoureux.
Le lac du Val joue avec nos perceptions et se fout pas mal d’avoir la tête à l’envers ! Difficile d’imaginer sous sa surface algues et autres poissons batifoler au-dessus des feuilles sèches tombées sur le fond.
Et lorsque s’en vient le soir, le spectacle des couleurs semble trop beau pour être vrai. La forêt s’illumine de ces teintes rouges qui trahissent les dernières minutes de soleil, de ces teintes qui donnent envie d’appuyer sur le bouton de l’appareil pour en garder un souvenir…
Les matins d’Octobre aussi viennent avec leur lot de surprises, parmi lesquelles les brumes dansantes, épaisses, cisaillant les arbres et les toits des maisons.
Le lac des Rousses apparaitra quand les nappes s’estomperont, au pied de la forêt drée du Risoux.
Pour le moment on entend plus les sonnailles des vaches qu’on ne les entend. D’ici une petite heure les du Grandvaux brandiront leurs pignons entre les derniers résidus d’humidité.
Les arbres auront perdu un peu de leurs mystères, et les habitants auront retrouvé quelques-uns de leurs repères…
C’est à cette heure précise que le grand-tétras regagnera le couvert dense et sombre de son berceau d’épicéas, pour passer la journée au calme, immobile, en hauteur sur une branche.
C’est aussi l’heure à laquelle le pic tridactyle s’affaire à arpenter son territoire à la recherche de vers à bois et de quelques gouttes de sève fraiche.
Cette semaine, comblé de joie, une femelle de ce très rare pic m’a offert 1h30 de plaisir, à voyager d’arbre en arbre entre lésines et pierres moussues, dans un bois d’altitude.
J’avais repéré une femelle il y a plusieurs mois dans le secteur, et ce jour-là j’ai décidé d’y retourner. Par chance, un léger tambourinage a trahi sa présence et m’a guidé vers l’oiseau.
Les images qui vont suivre sont le résultat de cette rencontre tant attendue avec l’un des oiseaux les plus rares de France.
Pas timide du tout, il s’est laissé approcher à maintes reprises pour une séance de prises de vues à faire mousser mes idées.
Bon visionnage, et au plaisir de vous retrouver !