Le blog de Julien Arbez
04/08/2018
Plumes et couleurs
Les journées sont chaudes et les nuits sont douces. Au petit matin, les brumes ont vite fait de s’évaporer dans les vallons de montagne.
Entre Risoux et Noirmont, l’Orbe qui serpente a perdu de la vigueur, son niveau d’eau est assez bas.
Le soleil qui grimpe dans le ciel fait se condenser l’humidité de la serre dans laquelle je me trouve. Au-dessus de ma tête, une bergeronnette gambade sur les bâches à la recherche d’insectes à croquer, elle ne m’a pas vu.
Et devant moi, entre les pierres sèches qui constituent l’un des murs de la serre, un serpent prend le chaud.
Cette fine couleuvre au repos est une coronelle lisse. Elle guette les lézards qui constituent son repas. Voilà 3 ans que cette coronelle habita le serre, pour le plus grand plaisir des maraichers bios !
C’est la première fois que j’en vois une à si haute altitude (1200m). La nature nous réserve bien des surprises !
A l’extérieur, les moro-sphinx batifolent à la recherche de nectar.
Leurs 45 battements d’ailes par secondes n’ont pas empêché une jeune mésange d’en croquer un à la volée.
Prend garde, tabac d’Espagne ! Les becs te guettent !
Les fauvettes à têtes noires s’agitent dans un buisson devant laquelle je me suis installé.
Elles sont drôles avec leur crête qu’elles dressent comme un éventail.
Une rousserolle verderolle tangue sur son épilobe, sous les cris de l’oiseau que je convoite : la pie-grièche écorcheur.
La voilà ! Ou plutôt, le voilà ! Le masque noir est typique du mâle. Comme prévu, il est venu se poster sur le sureau en fruits, juste devant le filet.
Une aubaine ! Il restera assez longtemps pour que je fasse une série de photos.
J’aurai même la visite d’un pigeon ramier, venu goutter aux baies de l’arbuste.
Un soir, alors que j’étais posté depuis une heure environ, le même mâle de pie-grièche est venu se poser avec une proie dans les griffes : une sauterelle a fait les frais de sa chasse précise et rapide.
Après avoir enlevé quelques pattes au malheureux insecte, la pie-grièche s’en est allée, sa prise dans le bec.
Les jeunes attendent sans doute leur repas sur un cynorrhodon non loin de là. J’y ai vu la femelle les nourrir.
Dans deux semaines, elles repartiront toutes, direction l’Afrique. Et nous on restera.