Le blog de Julien Arbez

Pendant qu’aux infos la galaxie continue à sombrer, les paysages changent de costume et d’autres continuent leur vie...

OCTOBRE : PLAT-VENTRE EN FORET - PARTIE 3

A l’heure où les dames à 8 pattes se font courtiser par leur prétendant, me voilà qui batifole entre les plantes à faire le voyeur... Entre les pluies de feuilles d’automne. Petit arrêt sur ces animaux qui passent inaperçus.

L’Ire, à Chevaline, près de Doussard (74). Cette rivière aux allures de décor de conte de fées nait dans le Massif des Bauges pour se jeter dans le lac d’Annecy.

 

L’automne... et ses habitants !

C’est l’heure de la soupe pour cette petite araignée forestière (Metallina sp.), qui joue à l’apprenti fakir !

Les araignées ont conquis presque toutes les terres émergées (hors haute montagne et zones polaires), certaines étant même capables de vivre en grande partie dans des bulles qu’elles construisent sous l’eau !

En tant que prédatrices, les araignées jouent un rôle majeur dans la régulation des populations d’insectes, et elles sont elles-mêmes régulées par des prédateurs souvent spécifiques...

Ces araignées, de la famille des tétragnathidés, sont caractérisées par une forme générale très allongée ; elles se trouvent le plus souvent près de l’eau (Ici, le long du Fier à Dingy Saint Clair)

Saviez-vous que la soie d’araignée est 5 plus résistante que l’acier ? A tel point que l’armée américaine a tenté de les élever pour récupérer cette soie et en fabriquer des gilets par balles § Seulement, seulement... leur élevage a échoué. Pourquoi ? Parce qu’elles ont une fâcheuse tendance à être cannibales ! En outre, Les venins d’araignées ont été étudiés, notamment pour produire des sérums ou médicaments.

L’araignée n’absorbe que des liquides : elle doit donc lyser ses proies par exodigestion — c’est-à-dire les liquéfier au moyen d’enzymes digestives injectées par les chélicères, ces petites "massues" à l’avant de la tête... hum ! — avant de pouvoir s’en nourrir. Ben voilà ce que c’est de ne pas avoir de dents !

Les araignées ont un rôle écologique capital en capturant chaque année 400 millions d’insectes par hectare !!! Pas mal hein ?

Pour changer un peu, une fros plan de clématite des haies dont le bois était fumé, d’où son nom de « Bois de pipe ». Cette liane est (était ?) aussi utilisée dans la vannerie.

Et pour finir : la goutte d’eau qui fait déborder le vase !

OCTOBRE : PLAT-VENTRE EN FORET - PARTIE 2

Encore quelques petites "ambiances-de-raz-terre" entre mille-pattes, chenilles et champignons... En forêt à Dingy Saint Clair, sous le Parmelan, tout près d’Annecy.  

 

L’iule (un mille-pattes !), vit dans des endroits sombres et humides, où il se nourrit surtout de végétaux en décomposition. Sans cette faune du sol, On serait littéralement enseveli par un tapis de feuilles mortes aussi grand que la bêtise humaine…

 

Elle, c’est l’orgie pudibonde. Rien que ça ! Quand elle sera adulte, elle passera inaperçue sous son costume de papillon de nuit. Blanc, classique… Mais celle-ci n’en est pas là ! 

 

22 Octobre 2013… Le décès de mon appareil photo était ma fois bien prévisible... C’est pourquoi j’ai ressorti mon bon vieux EOS 350D des cartons pour continuer mon périple dans l’or de l’automne. Direction le Cirque des Varos, à Thônes, sur la face Nord de la Tournette. Un beau sentier qui part de Montremont pour rejoindre 900 m au-dessus le Col des Varos. Ce fut un beau cadeau que cette journée-là !

 

Le cirque des Varos a été entièrement reboisé par la main de l’Homme il y a plus d’un siècle. Avant cà, il était, entre autres, le repère des bêtes en alpages et de leurs bergers.

Pourquoi me demanderez-vous ? Eh bien pour protéger les habitations en contre-bas des chutes de pierres, avalanches, crues torrentielles et autres glissements de terrain causées par le surpâturage et l’absence d’arbres faisant office d’obstacles naturels...

Ce chantier, mené par le service RTM (Restauration des Terrains de Montagne) de l’ONF à partir de 1898, s’est terminé dans les années 1940 seulement ! Au cours de ce demi-siècle, les ouvriers ont taillé des sentiers dans la roche pour accéder à des parcelles à reboiser.

 

Au fait, pourquoi les arbres changent-ils de couleur à l’automne ? Pas les sapins, non, mais les hêtres par exemple ?

En automne, le soleil et la chaleur se font rares. La production de chlorophylle ralentit donc puis s’arrête. Reste, au sein des feuilles, un dernier pigment: le carotène, de couleur jaune ou orange.

 

 

Et arrivée l’arrivée au Col des Varos, au-dessus du refuge de Rosairy. De là, un sentier monte à la Tournette. Mais le soleil redescend sérieusement (belle excuse !), ce ne sera pas pour cette fois !

 

OCTOBRE : PLAT-VENTRE EN FORET

Allez hop ! J’enfile les bottes, je prends mes tube-allonge, et je file en forêt m’aiguiser le regard... A plat-ventre entre les troncs, c’est tout un mini monde merveilleux qui fait sa vie en attendant les grands froids... Avant l’heure du "tout blanc".

 

Les mycènes constituent une famille d’une centaine espèces de champignons. La plupart sont comestibles, mais vue leur taille, ils ont une chance de s efaire bouder par le champignoneur...

Et celui-là, qui se prend pour un oursin !

 

Le truc noir, c’est un champignon : un xylaire polymorphe, aussi appelé "doigt du diable" ou "doigt de l’homme mort" (sympa !). Il sort sa massue sur les bois en décomposition. Les petites bêtes, elles, sont des collemboles, des précieux alliés d’1 milligramme ! Ces mini-bêtes poilues, de formes diverses, participent à la transformation de la matière organique dirrectement, mais aussi parla dissémination des spores de champignons. Les collemboles sont arrivées sur Terre avant même les insectes, il y a 400 Millions d’années. Respect !

 

La sphaigne peut stocker jusqu’à 30 fois son poids sec en eau. Parce que’elle a soif, la sphaigne.

 

Et juste pour rêver, quelques images de gouttes d’eau dansant au sol sur des feuilles mortes. Dans l’or de l’automne.

A bientôt !