Le blog de Julien Arbez
23/07/2018
Planète Epilobes
Vous avez lassé vos chaussures ? Allez on y retourne ! Le lac est cerné par la tourbière, mieux avoir des chaussures imperméables.
Quelques parcelles accessibles aux tracteurs ont été fauchées la semaine dernière. Les balles rondes attendent leur chargement sur la remorque qui les emmènera à l’abri.
Voilà un renard attiré par l’odeur de foin coupé, synonyme de repas imminent.
Là où les engins ne peuvent se rendre, les grands massifs d’épilobes sont plus roses que jamais. Ils ont fini de pousser et consacrent désormais leur énergie à faire éclore leurs fleurs.
Les bourdons dansent de fleurs en fleurs,
tandis que les araignées attendent patiemment que leur toile se décharge des mille et une gouttelettes de rosée qui les font scintiller dans le soleil du matin.
Un apollon qui passe par là fait une brève halte sur une scabieuse mielleuse avant de repartir d’un vol léger et aléatoire.
Plus petit mais beaucoup plus rapide, le moro-sphinx déroule sa trompe en plein vol pour boire le nectar que lui proposent les grands épilobes.
A raison de 75 battements par seconde, ce petit papillon mérite bien son surnom d’oiseau colibri ! Cette très importante cadence est imposée par la petitesse de la surface alaire portante, en regard du poids du corps. Il s’ensuit une dépense énergétique considérable, d’où la nécessité de butinages nourriciers quasi « non-stop » !
A une dizaine de mètres du chemin, un tarier pâtre est venu se poser sur une hampe florale qui se courbe à peine sous les pattes de l’oiseau. Les insectes sont scrupuleusement suivis du regard, invitant l’oiseau à quelques petits bonds acrobatiques.
Sur un buisson épineux guette un autre oiseau au gabait plus important : la pie-grièche écorcheur.
La proximité des épilobes est une aubaine, mais le cadrage est difficile. La mise en place d’un affût temporaire est nécessaire pour parvenir à prendre des images intéressantes.
D’abord, ce sont des jeunes qui sont venus se poser devant l’affût.
Puis le mâle,
Et enfin la femelle. C’est un oiseau facile à détecter sur le terrain car, malgré son caractère assez farouche, il n’hésite pas à se montrer en évidence sur un perchoir exposé.
Ce grand migrateur ne passe que quatre à cinq mois sur son lieu de nidification. Il ne revient sous nos latitudes qu’au mois de mai et repart dès que les jeunes sont devenus indépendants, sans doute au mois d’août.
Son régime est constitué de gros insectes, et parfois de petits vertébrés comme de jeunes campagnols ou des petits lézards qu’elle capture au sol.
Vous souvenez-vous des rousserolles que je vous ai présentées dans le dernier article ? Eh bien nous y revoilà, même lieu même heure !
Sous diverses conditions météo et de lumière, les ambiances changent et méritent chacune une image !
Que ce soit dans nos stars épilobes ou à l’abri des grandes ombellifères qui parsèment les bords du pré fauché, les rousserolles sont difficiles à localiser.
Et très difficiles à photographier ! Ce sont des oiseaux assez petits, sans cesse en mouvements, et qui ne se montrent guère aux yeux des curieux.
Le plus souvent, leur présence est trahie par les cris répétés et le tremblement des tiges sur lesquelles les insectivores se posent.
Combien d’images ratées pour en avoir une de bonne ? Au moins 15 ! Ca y est, j’ai trouvé un nouveau défi !
Je vous propose de terminer notre escapade de Juillet dans une autre tourbière, cette fois à la rencontre des vipères péliades. Les dernières sorties n’avaient pas été fructueuses et ça faisait presque deux mois que je n’y avais pas remis les bottes. Mais aujourd’hui le ciel est couvert et l’air est humide. Tout coïncide pour que les belles soient au rendez-vous.
Et c’est le cas ! En milieu de journée, ce ne sont pas moins de 5 vipères péliades qui se sont montrées sur la rocaille ou dans les herbes hautes. Une journée record pour moi qui ai vu mes premières péliades l’an passé seulement !
Trêve de commentaires, place aux images pour terminer ce mois de juillet sous le signe de la diversité et de la fascination.
Bon été à tous et n’oubliez pas d’ouvrir les yeux et les oreille. Des surprises nous attendent encore...