Le blog de Julien Arbez

_{Nuits fauves}

Décline le soleil, se pavane la gougère malgré son apparent endormissement. La douceur de février fait chanter les grives, tambouriner les pics et fleurir les premières primevères.

Depuis une quinzaine de jours, à la nuit tombante, les hulottes qui signalent leur position par leur hululement, se cherchent et se répondent.

Quelques amphibiens profitent de la douceur ambiante pour faire une petite sortie sous le regard des étoiles. Salamandres et crapauds traversent la petite route forestière, lentement, trop souvent trop lentement…

En ville, les sangliers sont toujours fidèles au rendez-vous, promenant leur fourrure et leur groin humide à la lueur des lampadaires et des phares des voitures.

Je continue à leur rendre visite, je cherche de nouveaux cadrages et de nouveaux décors pour de nouvelles ambiances.

Je multiplie les tests et les erreurs, parfois les déceptions. Mais les occasions sont nombreuses de les retrouver, alors les déceptions sont vite oubliées !

Je pense à eux quand je m’endors dans mon lit douillet, en journée quand je pense au soir qui m’attend. Je suis impatient de ces rendez-vous comme on s’impatiente de retrouver un ami.

Je sens leurs odeurs à la faveur de la pluie, je l’apprécie.

Je suis content de les retrouver et de les savoir toujours en vie, épargnés pour combien de temps encore par le lieutenant de louveterie qui décidera de la vie ou de la mort.

Je les aime ces poilus au regard tendre. Je les aime ronflant, grouillant, trottinant. Vivants.