Le blog de Julien Arbez
20/03/2020
Neiges de printemps
Joyeux printemps ! Voilà pour commencer cette saison du renouveau quelques photos prises en fin de saison dernière, encore et toujours dans le haut-Jura.
Il y a un mois, la neige a fait son retour au-dessus de 900 mètres d’altitude. Près de la mangeoire des voisins, des nuées d’oiseaux font des allers et retours entre les arbres de la lisière et les rebords de fenêtre transformés en véritable restaurant.
Parmi eux, les gros-becs sont les plus imposants. Ils portent bien leur nom puisque leurs mandibules imposantes sont capables de broyer un noyau de cerise.
50kg de pression dans le bec, pas mal pour un oiseau de 60 grammes !
Habituellement difficiles à observer, ils se laissent admirer dans de de belles conditions de proximité, tiraillés par la faim et l’envie de ne pas perdre une miette.
Les verdiers aussi font partie du manège, apportant une note émeraude à la grisaille de l’hiver.
Dès que le soleil réapparait, la neige s’éclaircit et les oiseaux séduisent la lumière. Du haut de son arbre, un bouvreuil chante les prémices de l’amour.
Les gros-becs sont maintenant un peu plus calmes, mais toujours autant affamés !
Sur le grand frêne en limite de la propriété, ils se posent régulièrement en grand groupe bruyant pour guigner les secteurs alentours… avant de se laisser tomber les ailes repliées dans le monde succulent des graines de tournesols.
Les verdiers eux aussi sont revenus. Qu’ils ont l’air bien menus à côté de leurs voisins rondouillets !
Aujourd’hui, jour de noces, j’ai même la chance de voir dans le viseur de l’appareil photo une scène d’accouplement digne d’un spectacle d’équilibristes.
Quelques pinsons se sont joints à la troupe, mais préfèrent chercher au sol, par petits bonds successifs, les graines jetées en bas par les prédécesseurs.
La saison des amours a bel et bien commencer, et le petit jour fait des siennes dans le reposant vacarme d’un village qui se réveille.
Près de Saint Claude, le sentier du Trou de l’Abîme qui serpente entre cours d’eau et roches abruptes m’apporte un rêve équatorial.
Les mousses se plaisent tellement ici qu’elles recouvrent tant les vestiges des anciens moulins que les troncs des arbres bordant les ruisseaux. Cette île paradisiaque, aux couleurs tropicales, se trouve pourtant au cœur des montagnes jurassiennes !
Les prés jaunes tendent au vert, les falaises ont perdu leur blancheur maculée. Les chamois vont brunir, les fleurs s’ouvrir et la forêt va s’habiller. Mais ça, ce sera dans le prochain numéro !