Le blog de Julien Arbez
10/05/2014
Mai, joli Mai
Champignonneur, c’est la fin des morilles. Console-toi, je ne t’en ai pas piqué beaucoup ! Ce n’est pas encore aujourd’hui que je vais la manger ce poulet !
Sur le lac d’Annecy, les grèbes continuent de parader du matin au soir. Dans la roselière, un couple passe la seconde : La femelle grimpe sur le nid, et se couche pour appeler son prétendant.
Ni une ni deux, et hop, le tour est joué ! Ils répéteront l’accouplement 3 fois devant mes yeux, bien cachés derrière les moustiquaires de mon affût flottant.
Ah ! Ca revigore !
Quoi ma gueule ? Qu’est ce qu’elle a ma gueule ?
Au lac de Thuy, les couleuvres profitent de la montée des températures pour aller casser la croûte. Les têtards de crapauds foisonnent, un de plus ou un de moins... Personne n’y verra rien !
8h : le lac ferme aux pêcheurs. 8h10 : arrvive le milan noir ! Pllusieurs soirs de suite, j’ai eu droit à sa visite.
On lit dans les livres qu’il se nourrit de poisson mort. Je vous assure que celui-là était bien vivant ! Sitôt éloigné, et voilà Sieur Milan agressé par un héron et une corneille, venus lui soutirer sa pitance. En vain !
L’année dernière, j’avais remarqué un lézard vert atteint d’une dermatite. Vous vous souvenez ? Je l’avais posté sur ce site. Eh bien cette année, je l’ai retrouvé ! Il faut dire que ce n’était pas très dur, il est exactement au même endroit. J’installe les bagues-allonge et me couche au ras du sol. J’ai passé environ 2 heures en sa compagnie, heureux d’avoir trouvé un camarade à la peau abimée ! Hein cousin !
Lui, c’est un autre lézard vert des environs. Sans doute un mâle, reconnaissable à sa gorge bleue éclatante. Il mesure presque 30 cm de long. Un bon gaillard ! On est content qu’il soit plus petit que nous hein ?
Et maintenant, si on allait voir les bouquetins rescapés du Bargy ?
Cette année, ils sont beaucoup moins nombreux au Col de la Colombière. Ce ne sont pas moins de 197 bouquetins qui ont été tirés sur ce seul massif, cette décision d’abattage étant consécutive à la découverte en avril 2012 d’une bactérie responsable de la brucellose, dans le lait d’une vache. Combien d’entre eux étaient sains ? 62% selon l’ONCFS...
Stoppons le massacre !
Terminons sur une note positive. Les lézards verts sont amoureux, les grèbes aussi, pourquoi pas les tétras ? Ah oui, je vous l’ai déjà dit le mois dernier. Mais les Amours chez les tétras-lyres, ça dure !
En tout, j’aurai passé 6 nuits sous la tente, et j’aurai eu à peu près tous les temps : grésil, neige, pluie, brouillard, soleil. Faut de tout pour faire un monde ! Il y a des nuits où le froid m’a trouvé bien avant le sommeil et ne m’a pas lâché. Mais la récompense était là au petit matin !
Ce matin du 10 Mai, une belle surprise m’attend. 5h15, les premiers coqs arrivent dans l’arène, il fait encore nuit, mais je les entends un peu plus haut. 5h45, je vois une silhouette plus petite se déplacer en face de la tente. C’est une poule ! Ca alors, quelle chance ! Il fait sombre, beaucoup trop sombre. Le temps de pause au 1/5e seconde est trop lent pour déclencher à main levée. La petite dizaine d’images que je pendrai s’avèrera floue... sauf celle-ci !
6h10 : les coqs sont excités comme rarement je les ai vus. Il faut dire que Madame guette qui est le plus combatif ! Je l’ai perdue de vue, mais je sais qu’elle est dans les alentours. Ca roucoule de tous les côtés !
Et chacun y va de ses cris : "c’est moi le plus beau, c’est moi le plus fort !"
6h25 : L’excitation est telle qu’il sautent sur eux-mêmes comme de vraies puces !
Ils s’envolent, courent, paradent, crient, chantent puis se remettent à parader... Des réveils comme celui-ci, on s’en souvient !
6h35 : Deux mâles se provoquent, décrivant des cercles concentriques, roucoulant de téststérone.
Et c’est l’affrontement. Attention les yeux, ça va vite, très vite ! Le doigt sur le déclencheur, je suis plus réveillé que jamais devant cette scène qui se répétera 5 ou 6 fois à moins de 15 mètres de la tente. Je suis témoin privilégié d’un spectacle ébourrifant !
Ma préférée :
8h45 : le soleil est déjà haut dans le ciel, les derniers tétras sont partis. Je n’ai pas revu la poule, je n’ai pas vu d’accouplement. J’attends encore une heure avant de sortir de la tente pour rester inaperçu jusqu’au bout. Le café m’attend à la terrasse, mais je ne suis pas pressé de redescendre...
Et je fais bien ! Voilà un dernier retour-éclair de nos deux compères, qui décidément, n’en ont pas fini avec la jalousie !
9h30, tout est calme. Le coucou chante sa mélodie dans la forêt en face, je démonte la tente. Plus heureux que jamais. HEUREUX !