Le blog de Julien Arbez
29/04/2017
L’hiver aux trousses
L’hiver, sur un coup de tête, est venu nous rendre une petite visite surprise. Le temps de quelques heures, deux jours exactement, il a déposé ses flocons sur la végétation en éveil.
Les forêts ont retrouvé le décor d’un mois de mars, les primevères se sont courbées sous le poids du manteau. On ne sait pas où sont passés les insectes et la chorale des oiseaux, les escargots tranquilles et les randonneurs du week-end…
Ce soir, un sanglier traverse la prairie pour rejoindre le bois d’en face. Contraste saisissant que cette bête noire en mouvement dans cette immensité blanche à l’immobilité apparente !
Le lendemain matin, je regarde à travers les carreaux. La neige a tenu, à la bonne heure ! Une belle journée en extérieur s’annonce… En forêt mes pas sont silencieux. Je marche tranquillement l’appareil autour du cou, découvrant et redécouvrant la végétation en essor sous un jour nouveau.
Mon passage ne gêne pas cette grive en sérénade qui poursuit sa chanson.
Plus haut, sur les crêtes du jura, on oublie que le mois de Mai commence dans quelques jours !
La combe des Begnines, qui avait tout juste retrouvé sa verdure, devra scintiller de patience. Mais les jours sont longs et le soleil commence à percer. Il aura bien vite raison de cette couverture éphémère.
A l’entrée de sa loge, une chouette de tengmalm observe l’intrus que je suis. Cette petite chouette de montagne n’est sans doute guère gênée par ma présence, pas plus qu’elle est abattue par les conditions météo.
J’ai découvert cette chouette hier même en quittant un affût au pic noir. Moi qui n’avais jamais photographié cette chouette-là, voilà que je fais deux rencontres différentes en 1 mois à peine ! Affaire à suivre…
Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, j’ai le plaisir et l’honneur de vous faire part de cette autre découverte toute aussi rare et étonnante : le pic tridactyle !
Cet oiseau nicheur est parmi les plus rares de France. Cousin des piverts et des pics noirs, le pic tridactyle habite quelques rares forêts d’altitude des Alpes et du Jura. J’ai décidément beaucoup de chances avec cette espèce rencontrée dans le même Massif l’an dernier.
Je retiens ma respiration, tente de me calmer et… clic ! Clic !
Je terminerai cet article en insistant sur les possibilités pour chacun de nous à sortir, sortir, sortir ! Par tous les temps, neige ou brouillard, soleil ou bise, peu importe ! La persévérance vous fera de beaux cadeaux !