Le blog de Julien Arbez
21/05/2017
Les renardeaux sont de sortie !
Avec l’arrivée des beaux jours de mai sonne l’heure des premières sorties des renardeaux. Nés nus et aveugles au fond du terrier, les voilà qui ouvrent désormais bien les yeux et s’autorisent même une petite sieste en dehors du terrier.
Ils découvrent avec malice leur environnement proche et s’amusent entre frères et sœurs. Cette année il y a de quoi faire ! Avec l’abondance de proies, la renarde a mis au monde 8 renardeaux. Rien que ça !
Tantôt amusés par la gestuelle de leurs compagnons de famille, tantôt intrigués par le son des déclics de l’appareil photo, les renardeaux oscillent entre vagabondage et observations curieuses.
Le site permet de belles images et les renardeaux sortent encore relativement souvent du terrier. Cependant, mon emplacement pour ces premières images ne me convient guère dans le sens ou le petit mur de pierres ne permet pas de faire « ressortir » suffisamment les animaux.
Le terrier étant proche d’habitations, j’emprunte une table de pique-nique aux voisins les plus proches que je déguise en affût pour l’occasion. Je place ensuite l’affût le long du mur pour optimiser la place des myosotis dans l’image.
La fois suivante, c’est gagné ! Après deux bonnes heures d’attente sous ma table, voilà un premier renardeau qui met la truffe dehors. Puis deux, puis trois, puis quatre. C’est gagné ! Quelle chance d’avoir de telles conditions de prises de vues !
Je vous invite maintenant me suivre en forêt à l’emplacement même où j’avais photographié les pics noirs il y a maintenant un an.
Il était temps de venir les observer car les jeunes pointent déjà le bec à la sortie de la loge et ne tarderont pas à quitter le hêtre familial. A intervalles réguliers, ils s’empiffrent de grandes bouchées de larves prédigérées dont ils ne semblent jamais rassasiés !
Cette année ils sont trois. Si tout se passe bien, la relève sera assurée ! Mais en ce jour du 20 Mai 2017, je suis témoin d’une scène peu commune. Bien à l’affût derrière mon filet, j’attends l’arrivée des adultes. Des cris puissants résonnent à une centaine de mètres de là. Ce sont les pics. mais pourquoi s’agitent-ils de la sorte ?
5 minutes passent et je comprends soudain, lorsqu’une martre passe à deux pas de moi et s’éloigne brusquement après m’avoir repéré. Les jeunes pics ont une bonne étoile ! Sans doute que madame la martre était attirée par les cris des jeunes oiseaux qu’elle met avec plaisir à son menu et à celui de ses jeunes.
La martre a-t-elle vraiment repéré la loge ou passait-elle là par hasard ? Dix minutes plus tard voilà un adulte qui revient nourrir les enfants, comme si de rien n’était. Mais il sait, désormais, qu’un redoutable prédateur rôde dans les parages. Et que ce prédateur n’hésitera pas à grimper à l’arbre pour un festin de roi. Prenez gardes les pics, prenez garde !
Terminons notre magnifique épopée printanière par quelques affûts aux cerfs. La prairie que j’ai découverte il y a quelques semaines regorge de traces de cerfs petites et grosses.
Les affûts se répètent et les observations sont belles. Jusqu’à ce soir du 19 Mai où je vis une rencontre ahurissante :
La pluie de ces derniers jours a ramolli les feuilles mortes et les faînes tombées au sol. L’approche est donc silencieuse, c’est déjà ça de gagné ! Deuxième bon point : j’arrive très tôt sur l’affût et le brocard qui habite le secteur n’est pas encore sorti. Ouf ! Car quelques fois déjà il m’a remarqué et son aboiement avait fait fuir les cerfs en pâture.
Enfin, le vent m’arrive de face et si les animaux sortent au bon endroit, j’aurai toutes les chances de réussir quelques clichés.
Une heure passe, puis deux. Et là… Outch ! Deux mêles débarquent sans aucun bruit, à 7 ou 8 mètres de moi. Je glisse mon appareil jusqu’à mes yeux, tranquillement, très très tranquillement. Les cerfs ne m’ont pas repéré, c’est un miracle !
Et me voilà parti dans un nouveau rêve éveillé, un rêve que je ne suis pas près d’oublier !