Le blog de Julien Arbez
18/07/2019
L’écocheur
J’ai eu la chance de localiser cet été un nid de pies-grièches écorcheurs dans un genévrier.
Les pies-grièches sont de petits oiseaux trapus au bec crochu, au bec massif et à la large tête.
Ces oiseaux migrateurs guettent du haut de la végétation les insectes et araignées qui parcourent les prairies avant de fondre sur eux comme une torpille.
Je n’ai pas vu le nid mais je sais où il se trouve grâce aux nombreux allers et retours effectués par le mâle pour nourrir la femelle. Elle se trouve dissimulée par les branches épineuses du genévrier, à moins de 50cm du sol en pente.
Les jours de pluie n’empêchent pas notre bel oiseau de chasser et les scènes d’apports de nourriture sont tout autant intéressantes que lors des jours de pluie, les gouttes d’eau perlant sur le dos et les ailes de la pie-grièche qui s’ébroue régulièrement.
Voilà de belles occasions de photographier l’oiseau dans des postures peu communes !
De jours en jours, j’apprends à identifier les perchoirs les plus utilisés par le mâle, les lieux de chasse, d’atterrissage et les postes d’envol.
Quelque fois la femelle se montre, quittant le nid quelques petites minutes, se percher au sommet de l’épicéa voisin pour faire un brin de toilette ou plonger sur un insecte. Rapidement, elle regagne le couvert de l’arbuste pour reprendre sa couvaison.
Un matin, alors que je retourne m’installer dans mon affût fixe posé pour l’occasion, je me rends compte que les œufs ont éclos et les jeunes ont quitté le nid.
Ils fréquentent désormais la rive du ruisseau en contrebas, et se dispersent gentiment, toujours nourris par les adultes. Je pensais affûter de longues semaines ces oiseaux. Mais la découverte d’un nid de torcol fourmilier, oiseau rare dans la région, m’a incité à me concentrer davantage sur lui que sur les pies-grièches, que je retrouverai à coup sûr l’année prochaine.
Et si elles reviennent nicher dans le même genévrier, j’aurai une longueur d’avance !