Le blog de Julien Arbez
15/03/2017
Le retour de l’hiver ?
Qui l’eut cru ? La neige commençait à se faire rare et les températures de plus en plus douces.
Les grives et les merles commençaient à pousser la chansonnette, tandis que les becs-croisés en terminaient avec la reproduction.
Mais c’était sans compter sur la nouvelle vague de froid qui s’est installée début Mars sur le Massif. Ce sont d’abord quelques flocons qui ont recouvert le paysage, pas de quoi affoler la faune sauvage me direz-vous ! La nourriture était disponible sans trop d’effort, chamois et autres chevreuils n’avaient qu’à se baisser pour passer à table.
Mais quelques jours plus tard, le ciel est passé aux choses sérieuses : 60 centimètres de neige fraiche sont tombés à 1200m d’altitude, dans le vent et… la précipitation ! La tempête aura duré à peine 48 heures. 48 heures pour voir virer les prés du gris au blanc, pour voir les villageois s’agiter une pelle à la main autour de la maison, pour voir le service de déneigement reprendre du service.
Quelques cigognes blanches, de retour de migration en direction du Nord-Est, piégées par une météo capricieuse, ont été contraintes de faire une halte dans le Jura, jusqu’en altitude. Deux d’entre elles ont choisi les lampadaires du stade Serger de St Claude pour reprendre des forces !
Les bouvreuils ont perdu leur timidité et se sont rapprochés des maisons et des arbres d’ornement qui les entourent pour grignoter des bourgeons.
Les Hautes Combes, de Lajoux aux Bouchoux ont retrouvé leur splendeur hivernale le temps de quelques clichés. Les Monts Jura ont retrouvé leur bonnet blanc, les fils électriques se sont gainés de velours.
Les renards retardataires terminent leurs escapades amoureuses, l’œil et le nez en alerte,
tandis que d‘autres, sans doute poussés par la faim, cherchent pitance entre les maisons du village. On se croyait au printemps, on se croyait seulement. L’hiver na pas dit son dernier mot.
La blanche hermine, de jours en jours, brunit. Voilà qui limite sonpouvoir de mimmétisme et augmente ses (mal)chances de se faire repérer par un rapace.
Mais ce n’est encore rien comparé à sa voisine de pallier ! Habitant pourtant le même secteur, à la même altitude, cette dernière a déjà quasiment terminé sa mue !
Voilà de quoi surveiller comme il se doit les alentours avant de crapahuter sur la neige... Mais cette fois-ci, ce n’est pas pour semer la zizanie dans les galeries de rongeurs. Non. Cette fois-ci, la brune hermine a senti qu’elle n’était pas toute seule dans la prairie. Non ! Cette odeur, elle la connait très bien : c’est celle de la voisine, qui est passée par là il y a quelques minutes à peine !
Aussitôt repérée, voilà que s’ammorce une course-poursuite, à fond les ballons ! Cette course le fait davantage penser à une courtiserie qu’à une chasse territoriale. Mon envie de rencontrer une portée de jeunes cet été y serait-elle pour quelque chose ?
Malgré la neige revenue au galop, les pinsons des arbres ont le chant vigoureux. Neige ou pas neige, la saison des nids approche à grands pas et l’heure est venue de trouver chaussure à sa patte !
Dans quelques jours, ce sera le printemps. Enfin, sur le calendrier. Qui sait quand les jonquilles pointeront leur nez entre morilles et crocus ?