Le blog de Julien Arbez

Le peuple des prairies

Depuis des semaines le soleil est de la partie, la fraicheur nocturne aussi. La neige porte, brille, étincelle même.

Les ruisseaux sont figés par la glace,

Les galets rayonnent dans le bleu de l’ombre.

Dans la prairie adjacente, une petite bouille apparait au-dessus du manteau neigeux.

Une hermine qui bondit à n’en plus finir entre les rares touffes d’herbes survivantes et les taupinières.

Le dos couleur de fin d’hiver, elle est en train d’abandonner sa livrée des neiges pour une livrée plus discrète dans les champs en herbe.

Sa voisine, qui n’a pas changé de couleurs, partage le même territoire pour y chasser campagnols des champs et campagnols terrestres.

Aujourd’hui, le givre du matin a détrempé la terre, et l’hermine ressort de terre toute sale !

Il semble que ça ne lui plaise pas puisqu’elle consacré plusieurs minutes à se mouiller, ventre à terre dans la neige, à se frotter avec vigueur, à se retourner dans tous les sens pour atteindre de sa langue les parties brunies par la terre.

Je la retrouve quelques jours plus tard, la queue humide comme pétrifiée, colmatée de terre, chassant dans un pré non loin d’où je l’avais vue la dernière fois.

Encore une fois les doigts plein de terre, elle fouine dans le sol à la recherche des rongeurs qui donnent sa vitalité ! bon appétit bien sûr !

Je termine la petite excursion de fin d’hiver par la rencontre avec un sanglier majestueux, un matin ensoleillé dans les pentes dégarnies d’un haut-Jura qui reprend des couleurs.

Un sanglier énorme, fort, à la queue qui balance dans le vent frais du matin.

Qu’il est beau cet animal, et comme je me sens petit !