Le blog de Julien Arbez
09/07/2018
Le bouquet !
Il m’a été difficile de résister à un nouvel appel des serpolets. Puis j’ai craqué. J’ay suis retourné m’allonger sous la chaleur du soleil pour attendre les butineuses.
J’ai retrouvé les abeilles à l’appétit certain, guetté leurs antennes gigoter à travers mon objectif. Encore 40000 km à parcourir et le kilo de miel sera prêt !
J’y ai aussi retrouvé les syrphes, ces drôles de mouches déguisées en guêpes. Il en existe des dizaines et des dizaines d’espèces aux allures globalement semblables.
Eux aussi viennent chercher leur part de nectar, batifolant entre abeilles et papillons, sous le regard médusé des rouge-queues qui en croqueraient volontiers !
Une nouvelle fois j’ai appris de ne rien faire. Rester allongé, observer, encore une fois c’est apprendre beaucoup.
Le rose m’allant bien, j’ai décidé d’en remettre une couche en visitant les massifs d’épilobes qui pointent le nez dans les prairies humides du haut-Jura. Les épilobes sont ces grandes fleurs roses en épis dont je vous avais déjà parlé l’an passé. Mais cette fois j’y cherche des oiseaux.
Trouvée ! A une dizaine en contre-bas, une petite rousserolle verderolle fait un passage éclair, des insectes dans le bec. Le nid ne doit pas être loin, il s’agit de ne pas entrer dans le massif.
Une marche hasardeuse aurait vite fait de détruire la nichée, suspendue dans les hautes herbes.
De l’autre côté du chemin, j’entends les cris caractéristiques de traquet pâtre, un petit oiseau en déclin que l’on trouve dans les prairies à végétation montante.
Avec son masque noir et son large sourcil blanc, ce passereau a tout pour plaire. C’est justement l’occasion de m’attarder un peu en cet endroit et d’y installer un affût. Je n’ai en effet que peu de photos de cet oiseau emblématique… je vais remédier à ça !
Après une matinée de prises de vues, le ciel se couvre et les paysages se chargent d’un épais nuage qui fait disparaitre les formes et les couleurs.
La pluie se met à tomber, d’abord en lourdes gouttes, puis en véritable assaut.
Même les demoiselles et autres libellules font une halte dans les joncs du bord du lac.
Quand la pluie s’arrête, les chants reprennent. Instantanément ! Perché en haut d’une grande épilobe, le traquet chante à tue-tête en scrutant les insectes volants. Et c’est reparti pour une sérénade fleurie !
La linotte mélodieuse chante elle aussi à la cime d’un petit épicéa. Ses couleurs flamboyantes tranchent avec le vert uni des branches tombantes du faux sapin Le soir est chaud, le cœur aussi.
Sur la branche morte d’un arbuste, un autre oiseau attend l’insecte impudent qui fera son repas. La pie-grièche écorcheur fréquente les perchoirs qui ornent les berges du petit ruisseau. Autour d’elles, les champs fraichement fauchés voient défiler des insectes de toutes tailles. Le couvert est posé.
Au petit matin, plus haut dans la montagne, les marmottes sortent de leur terrier. Le filet de camouflage est en place et je n’ai plus qu’à attendre.
Aujourd’hui, seules deux d’entre elles veulent bien se montrer. Deux adultes, et toujours pas de jeune. Il est sans doute encore à peine tôt, je reviendrai d’ici deux semaines. Et si tout va bien je rencontrerai la dernière génération !
Je n’ai pas vu de marmotton, mais un renardeau tout petit rencontré d’abord de nuit en arrivant, puis plus tard en repartant des terriers de marmottes. J’ai finalement trouvé le terrier, pas très loin de la petite route goudronnée qui traverse les alpages.
Malheureusement je n’ai pas eu le temps de rester à l’affût. Les sillons de la vie m’ont traîné dans une autre direction !