Le blog de Julien Arbez

La vie de la mangeoire

Au début de l’hiver, nous avons réalisé une mangeoire à oiseaux avec les filles et l’avons installée dans un endroit tranquille à deux pas d’une tourbière et d’un verger, en nature. Régulièrement nous lui rendons visite pour alimenter en graines de tournesol le restaurant qui connait maintenant un franc succès ! Je vous présente ici quelques espèces rencontrées lors d’affûts en tente réalisés devant le grand hêtre qui supporte la fameuse mangeoire. Le gros-bec casse-noyaux est sans nul doute mon petit préféré. Parce que j’en vois peu du fait de sa relative rareté et de sa discrétion. La femelle est assez terne,

le mâle est beaucoup plus coloré. Massif, il prend place dans la mangeoire quand il est certain qu’aucun humain ne se trouve dans les parages.

Caché dans ma tente durant des séries de 6 à 7 heures, je le vois presque à chaque fois que j’y vais, une heure environ après mon installation.

Habituellement, il utilise son gros bec pour casser les graines et noyaux qu’il trouve dans les haies et en forêt.

Sa pression est telle qu’il peut casser entre ces mandibules un noyau de cerise !

On comprend pourquoi les mésanges et autres pinsons n’osent pas trop approcher quand un gros-bec se trouve les pieds dans la mangeoire…

Pour varier les prises de vues, je change régulièrement de place ma tente, que je laisse vide et à laquelle je n’accède pas durant plusieurs jours, pour que les oiseaux s’habituent à sa présence.

C’est que je ne suis pas dans un village ! les oiseaux ont besoin de sentir tranquilles, voyez-vous ?!

D’autant que parfois, le mangeur d’oiseaux rôde dans les parages et tente une attaque… L’épervier mangerait bien un gros-bec bien dodu pour Noel ! Pour le moment c’est loupé… A force de persévérance, il arrivera sans doute à surprendre une proie, en piquant dessus depuis les cimes voisines.

Mon second préféré, c’est lui :

Le pic mar, petit pic cousin du pic épeiche, fréquente de temps à autre le poste de nourrissage.

Il y a même de temps en temps deux individus qui s’évitent mais que je reconnais aux taches de plumage légèrement différentes.

Lui aussi très farouche, il file dès qu’une alerte est donnée et ne s’attarde jamais longtemps le bec dans la mangeoire.

On y trouve aussi des pinsons venus du Nord, les pinsons du Nord !

Visiteurs hivernaux, ils repartiront en Scandinavie lorsque l’hiver sera terminé.

Qu’ils sont beaux ces pinsons voyageurs !

Les pinsons des arbres aussi côtoient leurs cousins, se faisant bien ronds lorsque le froid est vif.

Les mésanges aussi, bien sûr, viennent demander la carte du restaurant, ce sont même elles les plus assidues et les moins farouches. Aussitôt caché sous ma tente, elles débarquent. J’ai à peine le temps de fermer la fermeture et de regarder par la petite fenêtre que certaines sont déjà arrivées !

 

Les corvidés aussi sont parfois de la partie mais ne séjournent pas avec leurs petits cousins. A l’image de ce geai des chênes qui m’a semblé bien énorme à coté des mésanges ! 

Une mangeoire installée, et la vie palpite. Voilà de quoi m’occuper les jours de vent et de pluie, lorsque j’ai besoin de prendre l’air. Et tout le monde est content.