Le blog de Julien Arbez

La vie cachée de la roselière

Sur les pourtours du lac d’Annecy subsistent 3 roselières. 3 roselières seulement, épargnées par une urbanisation galopante.

Dans ces roselières la vie bat son plein, et la proximité avec la ville et la circulation ne semble pas embêter plus que ça les locataires des roseaux... Ce n’est pas la rousserolle effarvate qui vous dira le contraire !

Sa cousine, beaucoup plus grosse qu’elle (de la taille d’un merle), partage le même espace. La rousserolle turdoïde a elle aussi trouvé un bosquet de phragmites dans lequel construire le nid familial.

Cette canopée est une aubaine pour qui se nourrit d’insectes en tous genres ! Papillons, libellules, chenilles, éphémères... A couvert dans les roseaux, les jeunes rousserolles qui n’ont pas encore quitté le nid s’offrent un joyeux festin !

Et à l’occasion, même les petits poissons passent à la casserolle ! Petit brochet ne deviendra pas grand... Mais petit brochet fera grande fauvette !

Mais la star du lac, c’est lui. Père castor, réintroduit il y a près de 40 ans sur la commune de Doussard, a peu à peu réinvesti ses quartiers d’antan. Finis les manteaux en peaux de castor, fini les aphrodisiaques à base de castoréum.

Monsieur a désormais la vie calme. Mais le passé ne s’oublie pas, et les nouvelles générations qui parcourent les eaux du lac restent bien à couvert, et préfèrent sortir la nuit même si les tendres nénuphars peuvent provoquer quelques apparitions... au crépuscule !

Et hop ! Je sectionne la tige de nénuphar, je me fais un rouleau de printemps, et Sroufff ! ouh que c’est bon quand c’est bien vert ! ca change des écorces de cet hiver tout ça !

"Il y a un drôle de truc qui flotte depuis tout à l’heure dans cette cuisine, mais qui semble faire partie du décor. De couleur roselière, j’ai du mal à en discerner les détails..." bien à couvert dans mon affût flottant, je voyeur que je suis passe totalement inaperçu aux yeux du plus grand rongeur d’Europe. Quel spectacle !

Et de temps en temps, trèce de nénuphars pour des feuilles de phragmites. Une fois sectyionnées, les plantes sont amenées au réfécetoire, toujours à la même place sous un bouquet touffu. Ici, elles sont minutieusement décortiquées car Monsieur ne mange pas les tiges, seulement les feuilles !

Ca faisait maintenat 2 ans que j’affûtais le castor sans succès. Deux ans à chercher de nouveaux passages, des racines décortiquées, des arbres écorcés. deux ans à scruter les rives et les rivières, sans jamais n’apercevoir que l’ombre d’une moustache l’espace de quelques secondes. Cette fois le rêve est devenu réalité, avec quelque-une des plus belles rencontres que je n’aurai jamais faites.

Longue vie à la famille castors !