Le blog de Julien Arbez
18/05/2016
La saison verte
Brunies par l’hiver, les feuilles mortes des hêtres restées juqu’ici accrochées à leurs rameaux, tombent les unes après les autres. Repoussées par une nouvelle génération affamée de lumière, attendues par les insectes décomposeurs du sol, et... Et le cycle de la vie continue !
Au Frasnois, le Hérisson est en furie. Gonflé à bloc par les dernières pluies, la rivière dévale "sa" vallée en sautant les 7 cascades dans un grondement assourdissant.
Du Saut Girard à la grande cascade de l’Eventail, les 250 mètres de dénivelée sont avalés avec prestige et vacarme. Ca bouillonne, ça gicle, ça jaillit sur les pierres et les mousses, sur les troncs et les barrières qui longent la rivière.
Seconde après seconde, goutte après goutte, la roche calcaire est grignottée. La vallée continue à se creuser et les cascades poursuivent leur recul, inlassablement. Nous voilà bien petits devant ces temps géologiques qui nous font tourner la tête...
Dans le sous-bois les fleurs se sont épanouies, ou ne tarderont pas à le faire. Déjà on apperçoit les insectes guetter les fleurs chargées de pollen, les araignées guetter les insectes, et les oiseaux guetter... les araignées !
Aux alentours du terrier la renarde fait des passages brefs mais réguliers en journée. Puis s’en retourne chasser dans le grand champs en pente à la lisière de la forêt. Les renardeaux sont encore sous terre mais ne tarderont pas à sortir goutter au grand air.
Et aux campagnols frais qui remplaceront le lait maternel !
Les rencontres sauvages au printemps ont un air de liberté. La vie est en émulsion, les animaux sont sans cesse en mouvement, les dangers de la chasse et de l’hiver sont passés. Oh bien sûr, la partie n’est pas gagnée, mais le quotidien est plus léger !
Et pour boucler cette dernière série d’images, j’ai l’honneur de vous présenter celle que l’on a du mal à observer, à entendre, à surprendre. Une chimère, un fantôme, la discrétion poussée à son paroxysme. Au point que chaque rencontre avec elle est une véritable chance.
On se souvient toujours d’une rencontre avec la gelinotte des bois ! Ce petit cousin du grand téras, qui lui partage d’ailleurs les forêts, est restée à distance, voyageant de souches en branches, de branches en souches. Durant plusieurs minutes, le temps s’est arrêté.
Et un souvenir de plus est entré dans ma vie !