Le blog de Julien Arbez
01/06/2020
Hou-Hou !
Bienvenue en mai ! Vous sentez le soleil vous caresser le visage ? Réchauffer peu à peu vos idées d’aménagements extérieurs et de travaux eu jardin qui somnolaient jusque là ?
Le muguet est en fleurs, un mois après sa floraison dans le bas-Jura.
Les derniers frênes ont fini de « mettre la feuille », les dernières morilles qui s’étaient bien cachées s’effondrent peu à peu sous le poids d’un chapeau qui retombe.
Les renardeaux font leur première sortie, comme ici dans la ruine d’une maison pour qui, miracle du temps qui passe, la vie continue ! Le voyez-vous pointer son museau ?
Dans la forêt du Risoux, maman chouette chevêchette a vu ses jeunes sortir de l’œuf . Elle reste avec eux pour les réchauffer et en profite pour faire régulièrement le ménage de la loge.
Les poils et plumes des proies consommées sont jetées hors du nid, plusieurs fois par jour. De quoi éviter d’attirer les prédateurs et de garder la chambre des enfants la plus propre possible.
Une à deux fois par jour, le mâle siffle doucement pour prévenir sa douce que le repas est prêt. Alors, comme quand elle couvait, la femelle s’élance hors du nid retrouver son compagnon qui lui offre un campagnol roux ou plus rarement un petit oiseau.
Ce mois-ci j’ai une nouvelle surprise, toute aussi importante à mes yeux qu’une nouvelle rencontre avec le lynx : dans un frêne en bordure de prairie, tout près d’une maison qui a été longtemps inhabitée, un couple de chouettes hulottes s’est reproduit.
Le soir, au coucher du soleil, la mère sortait de temps en temps à l’entrée de son trou pour prendre un bain de lumière avant de s’envoler pour la nuit.
Mais une fois que les jeunes ont eu l’âge de rester seuls (2 semaines !), la voilà qui a quitté le nid pour se reposer à l’abri des regards dans les alentours.
J’ai eu peu d’occasion d’observer la chouette hulotte, mises à part quelques observations d’un animal au repos, les yeux fermés sur une grosse branche haute. Ce printemps, j’ai enfin la chance de comprendre, in situ, quelques comportements du rapace.
Le soir, dès la mi-mai, la femelle arrive à la lisière du bois aux alentours de 21h30. Puis durant 15 à 20 minutes, elle se branche et scrute la prairie environnante, incroyablement statique, tournant de temps en temps la tête ornée de gros yeux noirs, pour guetter les insectes imprudents.
Dès qu’elle attrape un coléoptère, elle s’envole pour le nid et nourrit ses poussins qui l’appellent frénétiquement.
Puis elle retourne se percher, parfois sur la même branche, parfois plus loi, et continue son petit manège en attendant le ravitaillement par le mâle. Malheureusement, la nuit tombante ne me permet pas de voir le transfert de proies.
Les conditions de prises de vues sont vraiment difficiles pour plusieurs raisons : d’abord, il faut réussir à aire la mise au point sur un animal qui bouge, qui est imprévisible, et qui sort au crépuscule. Ensuite, la faible luminosité m’oblige à utiliser une télécommande (pour ne pas faire vibrer l’appareil lorsque j’appuie sur le déclencheur), à mettre le retardateur, relever le miroir avant la photo (encore pour éviter les vibrations), et à choisir des temps de pose très longs (de 1 à 5 secondes !) pour rendre visible la scène. Le tout, bien caché dans ma tente de camouflage.
Heureusement que la chouette n’est pas électrique ! Le défi est grand mais la passion l’emporte. A force d’y aller, tous les soirs, je commence à comprendre les habitudes de la chouette et optimise les rencontres.
J’ai eu récemment la surprise de voir un jeune sortir de la cavité quelques secondes avant de disparaitre au fond du trou. Les jours qui viendront m’offriront sans doute de belles observations, des jeunes comme des adultes.
Alors chaque jour, j’ai hâte que tombe le soir !