Le blog de Julien Arbez
30/03/2017
Herbes sèches et premières couleurs
Ca y est ! Entres les branches mortes et les feuilles roussies de l’automne, les premières fleurs forestières s’épanouissent dans le Bas-Jura.
Les scilles à deux feuilles, petites plantes à bulbes des sous-bois frais, dévoilent leurs fins pétales bleus aux charmes qui les surplombent.
A leurs côtés, les anémones des bois profitent elles aussi de la lumière avant que les feuillages des arbres obscurcissent les sous-bois.
Quelques pezizes orangées apportent leur touche de couleurs sur le bois en décomposition qui jonche le sol.
En lisière de forêt, quelques morilles blondes ont fait leur apparition. Celles-ci ont cessé de grandir : le manque d’eau se fait sentir et les champignons ont déjà commencé à sécher sur pieds…
En altitude, tout près de la frontière suisse, seuls quelques crocus et primevères ont trouvé le soleil. Les carlines qui ne se sont pas couchées sous le poids de la neige illuminent encore le pré-bois visité par quelques chamois et chevreuils en recherche de jeunes pousses.
Parmi les chevreuils qui visitent la pâture, l’un d’entre eux a encore ses « velours ». D’ici quelques jours il s’en débarrassera en frottant ses jeunes bois sur un vieux tronc. Et le cycle continue !
Revenus de leur périple hivernal, deux milans royaux survolent les prairies d’altitude à la recherche de quelques campagnols. Cette année pour les rapaces, la moisson sera bonne : des milliers de trous parsèment le sol, signe d’une profusion des petits rongeurs qui sont tout en bas de la chaine alimentaire et dont dépendront beaucoup d’autres animaux : renard, belette, hiboux, chouettes et j’en passe…
Sans oublier l’hermine !
Je terminerai ce court article en vous présentant les toutes dernières images des deux voisines que je suis depuis maintenant presque 4 mois.
Toujours fidèles au poste, toujours aussi actives, bondissantes et électriques, les voilà en pelage intermédiaire entre herbes sèches et taupinières. Combien de campagnols ont-elles attrapé depuis notre première rencontre ? J’ai fait le calcul apprimatif. A raison de 2000 campagnols capturés en une année, elles ont dû à elles-deux en avaler près de 1000 ! Mais jamais je ne les ai vues faire. Pas une seule fois !
Pas faciles à suivre ces boules de nerfs ! Heureusement que parfois elles s’arrêtent une ou deux secondes, juste le temps de faire la mise au point… et de déclencher !
Bien sûr, pas mal d’images seront floues, voir complètement ratées. Mais quelques-unes sont réussies, voilà ma récompense suite à ces dizaines et dizaines d’heures de recherche et d’observation. La suite dans la verdure du printemps !