Le blog de Julien Arbez
21/04/2016
Grésil, neige et coups de soleil
"Découvrons-nous d’un fil"... Voilà ce que je disais sur ce même site il y a 10 jours à peine... Juste le temps pour les nuages de se refroidir, de pleuvoir quelques larmes de grésil et de neige, de recouvrir le sol d’une éphémère virginté.
Mais le fort soleil d’Avril a vite raison des cristaux de givre ! A peine est-il apparu au-delà des cimes que les épicéas transpirent à grosses gouttes. En moins d’une heure, la neige qui a passé la nuit sur leurs branches a fondu et alimenté les premiers champignons de la saison.
Le hêtre voit ses bourgeons grandir et chasser les dernières feuilles sèches encore accrcohées à ses rameaux. Sous l’écorce grimpe la sève qui fera s’oubrir les feuilles tendres. Plus bas dans la vallée du Flumen, la forêt a verdi en moins de deux semaines, dans les gazouillis des oiseaux et la rumeur du torrent.
Les morilles sont restées cachées sous le vieil épicéa aux branches pendantes. Comme l’année dernière. Les autres champignons, oubliés, profitent de leur tranquillité pour jouer des plics et des plocs. Ca brille, ça rebondit, ça sent la terre fraiche et la légèreté.
Sur les Grès de Septmoncel, un immense lézard vert d’une bonne trentaine de centimètres s’abaondonne à une petit repos sur le pierrier. Histoire de recharger les batteries après l’hiver ! Mais l’énergumène à la coiffe archaïque que je suis a vite fait de le sortir de la sieste.
Les bulbes discrets endormis dans la terre cet hiver sont revenus à la vie. Nivéoles, crocus et jonquilles s’épanouissent pour le plus grand plaisir des abeilles et des adeptes de la sortie-bouquet du dimanche. Les prés étaient blancs il y a quelques semaines, les voilà jaunis de milliers de soleils élevés.
Ce soir-là je retourne à l’affût. Comme hier, le long de la lisière, couché sous les branches basses d’un épicéa. Avec l’envie de revoir ce couple de chevreuils qui descend en soirée pâturer les premières herbes tendres. Mais ce soir, surprise !
Empruntant exactement la même coulée que le brocard et la chevrette, c’est un cerf qui se joint à table. Un cerf qui a perdu ses bois il y a environ un mois, quelque part en sous-bois. C’est assez inhabituel de rencontrer un cerf avec les bois qui commencent tout juste à repousser ! Imaginez ce beau monsieur avec des bois de 80cm, fier comme un coq, à pousser la chansonnette !
Eh bien c’est bien lui, mais ce n’est pas pour maintenant ! Un peu de patience... !