Le blog de Julien Arbez
04/11/2015
Grande confiance d’un grand tétras
Au printemps nous avions fait la connaissance d’un "coq fou", un grand tétras au ton querelleur, queue en éventail, qui ne se gênait pas pour repousser le chalan les ailes baisséeset la tête en avant.
Voilà mainteant le coq "mou". Monsieur n’attaque pas. Non. Mais monsieur se fiche éperdument du promeneur quir revient de la boulangerie ou du photographe couché dans l’herbe à quelques mètres de lui.
C’est ce comportement de non-méfiance à l’égard des bipèdes qui lui vaut ce sobriquet de "coq mou". Bon, avouons qu’on ne lui a pas demandé son avis à ce pauvre tétras. Peut-être même se demande t’il lequel d’entre nous a le plus de troubles du comportement... Il a sans doute la réponse, laissons-lui garder le secret !
Comme pour les coqs fous, on ne sait pas très bien la cause de ce comportement. Qui a déjà cherché le grand tétras en forêt d’altitude sait combien il est dur à apercevoir, et comme il file vite entre les troncs de épicéas dans un vacarme bref.
Ce n’est pas que le coq mou (ou fou) s’est habitué à l’Homme, mais plutôt qu’il ne le considère pas comme un prédateur. Et pourtant il se méfie des autres bêtes qui pourraient lui tordre le cou ! Je l’ai vu fuire tête baissée dans les fourrés au passage d’un grand corbeau. Mais je l’ai vu prendre un bain de sciure entre les maisons !
On pense qu’un excès de dérangement durant les premiers moments de vie pourrait être à l’originie de ce comportement. Il semble que les coqs fous et mous se reproduisent, s’alimentent correctement, sauvent leur peau sans trop de difficultés... le mystère est entier malgré les nombreuses experts qui se sont penchés sur ces cas.
Alors cessons de chercher à comprendre, oublions le temps, et tentons de nous faire oublier...
Monsieur mange de tout. Il rafole du plantain et des cynorrhodons. Mais il ne dédaigne pas quelques feuilles de hêtre et quelques herbes du jardin...
A cet époque, ses pieds changent d’aspect et des "peignes" poussent de part et d’autre de chacun de ses doigts. Une paire de raquettes en quelques sorte, qui lui aidera à être porté par la neige et passer l’hiver sans trop de difficultés.
Dès que la neige aura recouvert le sol, le tétras ne descendra plus au sol et restera branché à la recherche de quelques aiguilles de conifères. Et tout l’hiver sera consacré à ce régime drastique qui fait de lui un "mangeur de sapins" !
Mais on n’en est pas là. Pour le moment, laissons-le profiter des oeillets de la voisine !
L’automne se meurt et reviendra l’an prochain. Lumineux comme jamais, portant ses plumes jusque dans le sous-bois dans lequel on ira se promener.
... puis on y retiournera, encore et encore...