Le blog de Julien Arbez
10/02/2018
Givre et flocons
Avant de nous plonger dans la blancheur de l‘hiver, je vous propose de retrouver brièvement le tichodrome dans une ambiance en clair-obscur de début de matinée.
Puis chaussons les raquettes pour repartir à la découverte de la blanche hermine dans les pâturages enneigés du haut-Jura.
Les alentours des anciennes fermes sont parsemés de traces, l’hermine ne doit pas être loin !
Au détour d’une grange, j’aperçois un mouvement furtif dans le coin de l’œil. Je m’assois aussitôt et attend immobile : c’est elle qui pointe le museau à la surface !
J’ai de la chance car ça fait 4 ou 5 sorties que je vois les traces sans observer la bête. Se cache-t’elle à mon arrivée ? Sort-elle plus tôt la nuit ou au tout début du jour ?
Ayant déjà fait pas mal d’images d’hermine en pelage d’hiver l’an passé, j’ai décidé cet hiver de tenter de privilégier des ambiances et des attitudes. Ce n’est pas facile tant la bête court vite et tant il est difficile de faire la mise au point précisément lorsque tout dans le viseur apparait en blanc !
Aujourd’hui je profite des fils barbelés pour donner des lignes directrices aux images et apporter un côté géométrique. C’est aussi une manière de montrer un animal sauvage dans son environnement partagé par l’Homme et ses activités.
Ce matin ’hermine me permet de l’approcher de temps à autre pour de quelques portraits au ras du sol.
Et elle m’offre la surprise d’escalader un érable à plus de 5 mètres de haut avant d’en redescendre comme un écureuil ! C’est la première fois que je vois une hermine grimper aussi haut dans un arbre, sport qu’elle abandonne d’habitude à sa plus grande cousine forestière : la martre.
Ce matin, un peu partout entre St Claude et les Rousses est tombé un brouillard épais et givrant. Prisonniers par la nappe de brume, arbres, piquets de clôture, empreintes de pas et autres toitures se figent dans un écrin de dentelles.
Même la fenêtre du HLM nous propose ce matin une peinture en relief qui en dit long sur la température extérieure.
Sur le grillage de la Combe aux bisons, une corneille noire surveille les alentours et ses camarades au loin. Le moindre morceau de sandwich oublié sur un parking ou le long de la piste de ski fera le bonheur de toute la clique !
Les mésanges s’activent aux alentours de la mangeoire. Les températures fraiches les font puiser dans leurs réserves de gras qui s’amenuisent inéluctablement.
Les cristaux de givre qui grossissent dans aux paysages jurassiens un air boréal. Je me sens bien sous mes moufles et mon bonnet. Je dois à tout prix en profiter car ces précieuses ambiances givrées ne sont pas chose courante par ici.
J’aurais aimé apercevoir un écureuil ou un bouvreuil, mais je me suis contenté des visiteurs réguliers qui ont supporté ma présence sans filet de camouflage.
Bien sûr j’ai rencontré d’autres animaux durant mes pérégrinations des dernières semaines : un renard à l’oreille cassée,
des chamois tranquilles,
des locaux et des vacanciers. La nature se décline sous un tas d’identités !