Le blog de Julien Arbez
24/04/2019
Forêt de montagne
Pour la troisième fois consécutive, je vous emmène ce printemps voir le blaireau en sous-bois.
Les heures de sorties varient, mais le blaireau semble fidèle à ses habitudes d’itinéraires empruntés et de démarche rapide :
Par le même chemin que les fois précédentes, par le même chemin que celui de l’an passé, il quitte le sous-bois pour courir sur un sentier bordé de jonquilles et de branches mortes tombées des arbres.
Comme d’habitude, je le vois s’éloigner au pas de course et disparaitre dans le crépuscule, emportant avec lui ses secrets bien gardés.
Lorsque je quitte mon affût, il fait très sombre. Les jonquilles toutes fraiches paradent dans le ciel rosé d’avant nuit,
Avant de s’éclipser jusqu’au lendemain matin.
Fin Avril 2019 : je suis remonté ce matin faire une écoute dans un des secteurs fréquenté par le pic tridactyle observé il y a peu. La neige est toujours là, l’hiver ici n’a pas dit son dernier mot.
Aujourd’hui, je n’entendrai ni pic tridactyle, ni pic épeiche. Pourquoi personne ne se signale ? j’en en ai pas la moindre idée.
Mais une fois n’est pas coutume, j’entends un petit cri répétitif qui ne provient pas de très loin. Celui de la plus petite chouette d’Europe, la chouette chevêchette.
Délicatement, je m’approche de la provenance du son dans un pré vallonné bordé de grands épicéas. Soudain je l’aperçois, seule, sur la branche sèche d’un vieil arbre mort. Cette chouette, je l’observe une ou deux fois par an. A chaque fois je suis étonné par sa petitesse !
J’approche, elle ne fait pas attention à moi. Je peux tourner autour à ma guise, à découvert, voilà qui ne dérange en aucun cas cette petite chouette de montagne connue pour être très peu farouche.
Je joue avec les cadrages, pendant que monsieur (sans doute) est occupé à signaler la présence de son territoire, sans doute pas très loin de la loge de pic occupée dans laquelle les jeunes sont nés.
Pendant près de deux heures, je tourne autour, photographie, observe les alentours, tends l’oreille. La chouette s’envole vers un autre arbre, et aussitôt qu’elle se remet à chanter je me dirige vers le son pour la retrouver, tantôt haut dans les arbres, tantôt beaucoup plus bas, collée aux troncs des gros épicéas qui habitent le secteur.
Je quitte enfin le site alors que la petite chevêchette est encore dans les parages, mais est devenue silencieuse. Ca doit être désormais le temps de se nourrir et non plus de marquer le territoire.
Je redescends de la forêt magique la carte pleine de photos et la batterie presque vide de toute l’énergie qu’elle m’a offert pendant cette matinée. Comme je suis content !
Je termine cet épisode forestier par quelques images prises en zone ouverte, sur un petit ruisseau au pied d’une cascade où les embruns ont créé une écume très graphique.
Partout la nature est belle. Elle sait se donner à qui veut bien prendre le temps de l’observer !