Le blog de Julien Arbez
08/08/2016
Flâneries
Il ne sont pourtant pas si loin l’hiver et sa froideur, la neige et sa blancheur... Il est le temps de la chlorophylle, des battements d’ailes et des toiles d’araignées tendues entre les herbes. Dans la grande pessière, le petit hêtre cherche la lumière. Il lui faudra des années pour atteindre la canopée, mais il y arrivera ! Si le sylviculteur veut bien l’épargner.
Les descendantes de quelques immenses plantes préhistoriques parsèment le sous-bois en bouquets dentelés. Purin insecticide, paillage antifongique, angrais vert, les fougères ont plus d’un tour dans leurs frondes !
La lumière qui échappe aux aiguilles et aux feuilles des grands arbres illumine les silhouettes du sous-bois, comme les toiles d’araignées d’ordinaire si dicrètes.
Cherchez, essayez de la trouver ! Où donc se cache l’hôte de cette forterresse ?
Au-dessus de la petite mare forestière, une libellule fait d’incessantes voltiges. C’est que l’aeschne bleue doit surveiller son territoire, le défendre contre les intrus de passage et surtout, surtout, trouver pitance pour tenir jusqu’à demain ! De temps à autre, un vol stationnaire lui permet de scuter son territoire, et pour moi... d’appuyer sur le déclencheur !
Deci-delà en lisière comme le long des chemins et ruisseaux, la grande astrance nourrit une multitude d’insectes dont les abeilles, qui en retour la pollinisent.
La grande astrance est devenue aussi une plante ornementale, facile de culture et recherchée pour la délicatesse de ses fleurs. Elle fait partie des plantes médicinales conseillées pour les troubles du transit... Voilà encore que la nature aide à digérer !
Cette année, j’ai fait la rencontre d’une plante dont je ne connaissais pas l’existence : une petite, toute petite orchidée des sous-bois frais de montagne : la goodyère rampante, considére comme rare au niveau national, est pourtant bien présente dans le Massif avec une très belle station à Septmoncel !
Qui dit fleurs dit nectar à siroter. De ce côté-là, la scabieuse a du trouver une sacrée recette pour attirer tant de mouches, d’abeilles et de papillons. Ici un demi-deuil à l’apéro, se préparant à aspirer son kir-scabieuse d’un coup de trompe en paille !
Attendant la fin de l’averse sur une de ces fleurs encore en boutons, la piéride du lotier est l’une des 24 espèces françaises de piérides. Comme ses cousines, elle doit sonnom aux Piérides de la mythologie grecque, les filles du roi Piéros qui avaient défié les muses. Rien que ça !
Ouvrons les yeux sur nos colocataires minuscules qui nous partagent le paysage. De montagnes rouges en vallées vertes, même le noisetier malade est une ode au voyage !
Pour clôturer ce petit article, je vous propose de vous rendre à la lumière des étoiles, loin des habitations, des grandes routes et de leurs lumières parasites. Comme les étoiles sont nombreuses !
Un trépied, un retardateur et l’appareil-photos nous révèlent le mouvement insoupçonné de notre planète, cette petite, toute petite boule perdue dans l’univers. Ca tourne, ça tourne ! Voilà le résultat d’une pose de 30mn dans la Combe de Begnines, sur le Massif du Noirmont suisse.
Bons rêves !