Le blog de Julien Arbez
09/02/2016
Février s’agite
Février, c’est le mois de la reproduction chez Goupil. Le mois des grandes balades nocturnes, du marquage de territoire, des chants d’amour. Et le soir voit les renards partir en maraude à la recherche d’un partenaire.
Dans 2 mois naitront les petits renardeaux à l’intérieur du terrier !
Le tichodrome échelette, ou l’"oiseau pappillon", arpente la falaise à la recherche d’araignées et de petits insectes avec lesquels il se remplit la panse. Le bec est long, mais la panse est petite ! Cet oiseau de 15 grammes à peine passe ses journées à escalader les falaises calcaires des Alpes et du Jura (comme ici dans le haut-Jura) pour y dénicher sa maigre pitance. Furtif, discret, silencieux, il donne un peu de fil à retordre à qui veut l’observer !
Plus bas dans le bassin alémanique, une dame de la nuit ouvre l’oeil sur le chevelu de mon espèce...
La chouette chevêche, camouflée dans ses habits couleurs écorces, fait le guet du haut de son chêne préféré. Préféré tu m’étonnes ! Il regorge de chenilles processionnaires qui ont abandonné là leurs mues pour se transformer en papillon. Voilà de quoi faire gargouiller le ventre de Madame !
Dans l’Antiquité grecque, la chouette chevêche était l’attribut d’Athéna, déesse de la Sagesse. Son regard a également traversé les millénaires, gravé sur les pierres des pyramides.
Mais la chevêche n’est pas la seule à habiter les arbres endormis. D’autres silhouettes immobiles habitent une forteresse d’aguilles, à 3 ou 4 mètres du sol...
Les hiboux moyen-ducs se sont regroupés sur un dortoir pour passer l’hiver. Hier ils étaient trois, aujourd’hui ils sont quatre. Ou peut-être quhier, le quatrième était trop bien caché !
Il souffle fort, si fort que j’en ai du mal à tenir l’objectif sans bouger. Le vent déguise les hiboux en chiens fous aux oreilles de travers. Et les décooffés croisent leur regard !
Cette nuit les loustics partiront à la chasse aux campagnols. Gare aux imprudents ! En 1 année, un couple de ces hiboux en attrappe environ 1800. Voilà de quoi semer la pagaille chez les rongeurs entrepreneurs !
L’étang dans lequel je m’étais plu à faire de l’affût flottant a été vidé cet automne. Vidé de son eau et de ses poissons. Heureusement il a été remis en eau et ses locataires ont retrouvé leurs petites habitudes. Le ragondin retrouve la roselière pour y faire un brin de toilette et se gratter l’arrière-train frénétiquement.
Puis repart à l’eau à la recherche de quelques victuailles. Intrigué par mon affût flottant, celui-ci en fera le tour plus de trois fois avant de retrouver la roselière, rassuré par mon immobiloté, et continuer sa toilette.
Le martin-pêcheur a le vent en poupe ! Il souffle tellement sur l’étang que j’en ai du mal à faire mes cadrages. les vagues éclaboussent contre l’affût et l’eau remplit mes cuissardes. Je suis trempé jusqu’à l’os, les cuisses rouges coco, mais peu importe : le moment est fort, j’en oublie le froid et mes tremblements.
Aprtès quelques étirements et une longe séance de lissage des plumes, Monsieur se met à bailler. Bailler si fort que je vois au font de sa gorge la pelote de réjection qu’il s’apprête à cracher.
Et hop !
L’étang m’a encore livré quelques-uns de ses secrets. Décidément il me plait ce plan d’eau. Je reviendrai, Martin, quand les arbres auront mis les feuilles. En attendant prend soin de toi, et trouve-toi une belle pour perpétuer les couleurs !