Le blog de Julien Arbez
19/05/2020
Et la vie continue !
La forêt s’est couverte d’un grand manteau gris. Les feuilles nouvelles de ce printemps n’y feront rien !
Au sol, une toile d’araignée s’est transformée en piège à gouttelettes.
Les herbes rivalisent d’ingéniosité pour se parer des bijoux offerts par le nuage épais qui se traine dans le fond de la vallée.
Dans une ornière forestière, un petit, tout petit crapaud joue à cache-cache avec un de ses congénères. Le sonneur à ventre jaune cherche l’âme sœur qui lui assurera sa descendance.
A Champfromier, la roche percée par la cascade en aval de la scierie aujourd’hui disparue résiste, elle, aux affres du temps.
A la Rixouse, dans un magnifique écrin de verdure, la cascade de Pissevieille saute vaille que vaille le grand cirque rocheux qui l’a vu naître.
Le brouillard a disparu, cédant sa place aux cumulus dansant au rythme du vent. Dans une tourbière, un lièvre tranquille fait les cent pas à la recherche de ses plantes préférées.
Bouleaux et linaigrettes offrent là une ambiance peu commune !
Je vous propose maintenant de nous rendre dans un bois que je fréquente souvent, et dans lequel se trouve un terrier de blaireaux que je n’avais pas encore affûté…
Surprise ! à 20h30, un blaireau de bonne taille sort,
vite rejoint par un second du même gabarit. Quelques minutes sont consacrées à la toilette, puis c’est un super film d’action que je vois défiler devant mes yeux :
les deux blaireaux se provoquent, se roulent par terre, comme deux chiens joueurs qui sortent d’une voiture après 5 heures de trajet ! Malheureusement les conditions de lumières étant mauvaises, je ne peux pas figer les mouvements de leurs ébats. Les photos sont dans la tête !
Dans la même hêtraie-sapinière, un couple de pics noirs s’est installé dans un grand hêtre. Toutes les deux heures environ, les adultes se relaient pour nourrir les jeunes à l’intérieur de la cavité.
Dès qu’un adulte approche et s’agrippe à la loge, c’est un concerto d’affamés que j’entends si fort !
Parfois, on voit les becs des enfants apparaitre à l’entrée de la loge, quémander avec vigueur les larves de capricornes et autres insectes xylophages que mâle et femelle régurgitent au fond de leur gosier !
D’ici une bonne semaine, la loge sera désertée et les jeunes se feront nourrir dans les environs à l’abri de mon regard. J’ai encore quelques jours pour en profiter, bien caché derrière mon filet de camouflage !
Il en est de même pour le couple de pics verts qui s’est installé dans un grand frêne. Chacun sa couleur, chacun son arbre !
Et je vous invite finalement à pénétrer dans l’immense forêt d’altitude dans laquelle le couple de chouettes chevêchettes a élu domicile (cf articles précédents).
La femelle est toujours dans la loge et sort de temps en temps se dégourdir les ailes. Je n’entends pas encore les jeunes au fond de la cavité, mais ça ne saurait tarder.
Sont-ils nés et restent-ils silencieux ? Ou les œufs n’ont-ils pas encore éclos ? Il faudra être patient pour avoir la réponse.
En attendant, je me concentre sur cette belle petite boule de plumes lorsqu’elle pointe son nez à la porte d’entrée. La lumière du milieu et fin de matinée offrent de belles possibilités de jouer sur l’exposition en faisant ressortir uniquement les parties éclairées de l’animal et de sa maison de bois.
Les images se ressemblent mais je suis sur un petit nuage. Et quand la femelle me gratifie d’une petite sortie dans les environs, j’en profite vous pensez bien !
Et à très bientôt !