Le blog de Julien Arbez
08/08/2017
En quête de vipères
L’an dernier, j’ai cherché en vain la vipère péliade. Cette année, plusieurs fois je suis retourné en tourbière à la recherche de ce reptile très rare dans le département du Jura. J’ai eu la chance de rencontrer pas mal d’animaux dans les prés et marais environnants, dont une chevrette bondissante,
un lézard vivipare,
un couple de rousserolles verderolles qui m’accueilli de sa danse dans la végétation. Le nid, d’où appellent les jeunes de l’année, est juste là, à quelques mètres, dans le saule bordant la rivière.
27 Juillet, il est bientôt 17h30. Voici deux heures que je guette dans les coins et recoins de la tourbière, le long des ruisseaux, tas de pierres, murgers… Aujourd’hui encore je n’ai pas réussi à la trouver. Allez, encore une dernière inspection près du grand talus après quoi je rentrerai. Quelques pas, les yeux grands ouverts sur le sol entre pierres et grandes herbes, et soudain mon regard revient en arrière. C’était quoi ça ? Une vipère péliade !
C’est ma première observation de péliade ! Un jour important pour moi, tant j’ai entendu parler de reptile sans jamais réussir à l’apercevoir. Et là, il est tranquille, enroulé devant moi dans la végétation, la tête reposée sur le sol. Je m’approche pour l’observer de plus près quand le serpent dresse la tête et me siffle, comme pour dire « je t’ai vu, ne viens pas m’embêter ou je te croque un orteil ! »
S’en suit une vingtaine de minutes d’observations, à tourner autour de l’animal pour varier les angles de prises de vues. Difficile de photographier un serpent dans les herbes, mais peu importe, je suis tellement content !
J’espère qu’elle sera le début d’une belle série ! Si c’est comme les morilles, quand on en a trouvé une, on peut en trouver d’autres. J’insisterai, j’insisterai !
Entre deux sorties aux vipères, j’aurai le bonheur de voir un escargot acrobate dans la haie du voisin,
et une couleuvre à collier le long d’un petit torrent. Sans doute à la recherche de têtards ou de jeunes grenouilles, elle disparaitra assez rapidement sous une vielle souche moussue.
L’été étant propice à l’observation des reptiles, j’ai consacré un nombre assez conséquent de sorties à leur recherche. Bien sûr, régulièrement, je ne peux m’empêcher de retourner voir les vipères aspic à qui j’allais rendre visite régulièrement l’an dernier.
Elles sont toujours au rendez-vous, pas toujours exactement dans les mêmes endroits, mais jamais très loin. Toujours aussi fasciné, je me plais à tenter de les photographier. Oui, « tenter », car la vipère est un animal farouche qui ne se laisse pas approcher facilement.
Ces images sont le fruit de 39 heures de recherche. C’est dire comme il n’est pas évident de faire de belles images de ces animaux discrets et peureux.
A noter que j’ai retrouvé la « belle » de l’an dernier, à quelques mètres de sa « cachette 2016 », souvent enroulée dans les orpins au-dessus de la falaise. Hier, j’ai trouvé sa mue ! Ainsi j’ai pu la mesurer : 70 cm. Belle bête !
J’en ai trouvé d’autres, plus petites, plus ou moins colorées, en d’autres caches pas faciles à déceler. A côté de combien de serpents suis-je passé sans jamais les apercevoir ? Je suis certain que d’autres vipères habitent le secteur, mais que je passe régulièrement à côté d’elles sans mettre les yeux dessus. Peut-être commencent-elles à me connaitre les coquines !
Au prochain jour orageux, lorsque le ciel sera lourd, les températures hautes et le soleil absent, je continuerai ma quête avec toujours cette excitation de trouver de nouveaux spécimens. Et j’en apprendrai un peu plus, encore, encore.