Le blog de Julien Arbez
31/10/2016
Douceurs d’Octobre
J’ai commencé à visiter Octobre au Parc de la Tête d’or, à Lyon. Une petite visite citadine à l’occasion des « rendez-vous de la biodiversité », qui m’a donné l’occasion de partir à la rencontre des animaux sauvages installés librement dans ce par en périphérie de la ville. Autrefois, une ferme gigantesque et des terrains agricoles et humides occupaient la place.
Aujourd’hui, les terrains ont été drainés, aménagés, mais quelques animaux sauvages trouvent refuge parmi les animaux du parc animalier.
Pour eux, pas de bagues, pas d’enclos. Juste la possibilité de se reposer et de se nourrir au milieu des visiteurs, enfants et grands-parents, chiens et chats, bicyclettes et trottinettes : écureuils, hérons garde-bœufs, hérons cendrés… La nature est partout !
A quelques deux heures de route de là, nous voilà rentrés dans les montagnes du jura. Les brumes dansent et habillent les cimes, les vallons et les cieux. C’est le temps des champignons, des odeurs d’humus, des cascades en fête.
Entre deux déclenchements, les brumes changent le visage du paysage. La terre semble transpirer à gros feux tant grimpent aux nues les fumées.
Dans cette forêt d’altitude, un cri rauque transperce le petit matin. Puis deux, puis trois. On entend craquer les branches, bruisser les feuilles.
Voici venu le temps de la conquête, des vibrations gutturales, des démonstrations de force. Les cerfs s’affrontent à gorge déployée, usant parfois de leurs bois comme de boucliers et d’épées, pour impressionner les rivaux et amadouer les biches du secteur. C’est le temps du brame, la période de reproduction du plus grand de nos cervidés.
Un grand mâle à la parure imposante poursuit sans relâche une biche qui sera bientôt fécondée. Pour le moment, elle n’est pas encore en chaleur et fuit les avances de Monsieur. Mais dès qu’elle sera réceptive, le grand chef le sentira immédiatement et l’accouplement aura lieu. Enfin… Les accouplements !
Dans 8 mois environ naitront les faons bariolés de blanc… Si les chasseurs n’ont pas raison d’elle. Cache-toi chère biche, tu vaux mieux que ça. Cache-toi.
Terminons notre visite de l’automne par quelques promenades en sous-bois parmi lichens et champignons.
En lisière, les colchiques qui n’ont pas encore gelé annoncent la fin de l’été. D’ici quelques jours, tous seront fanés. Les fougères ont viré à l’orange et ponctuent le parterre de bouquets dorés.
Ca et là, les champignons révèlent leurs chapeaux tous plus originaux les uns que les autres. Toutes les couleurs, toutes les senteurs sont là.
Dans ce feu d’artifices de vie, les animaux continuent leur quête. Pour colorer encore un peu plus cette terre aux mille visages.
Pour nous émerveiller, encore.