Le blog de Julien Arbez
08/04/2019
Deux jours, deux ambiances
Deux jours séparent les premières des dernières images de cet article. Deux jours au cours desquels le temps a changé, et où la neige est venue chasser le soleil… Le 02 Avril 2019, je me rends à la réserve du Moulin de Vert pour, une nouvelle fois, tenter d’observer la reproduction des vipères…
Entre les rochers sur les abords du Rhône, se tient une magnifique couleuvre verte et jaune. Un beau spécimen de près d’un mètre 50 serpente entre les pierres et les branchages.
Mais cet individu, farouche, ne se laisse pas facilement observer et fuit au moindre mouvement, pour ressortir plusieurs minutes plus tard. Le jeu de cache-cache aura duré presque une heure, jusqu’à ce que tombe sur une autre couleuvre de la même espèce…
…Beaucoup plus tolérante !
Au pied d’un grand buisson bordé par un tas de branches, une première vipère se promène.
Elle est toute « électrique », et beaucoup moins placide que celles que j’ai habitude d’observer… Elle va jusqu’à grimper aux branches de l’arbuste et en faire plusieurs fois le tour.
C’est sûr, cette vipère-là cherche quelque chose…
Quand une seconde vipère apparait, les deux se rapprochent, se jaugent, s’observent. C’est la reproduction ! Et c’est parti pour une scène d’intimidation, de joutes au sol dans les feuilles mortes.
Tout va très vite et ce n’est qu’en regardant les images que j’observe que l’une des deux vipères a mordu la seconde à la tête.
Voilà sans doute qui explique pourquoi ce grand bâillement qui libèrera une petite goutte de venin, deux minutes après le combat. Ca y est ! J’ai observé ma première parade de vipères. Un beau moment trop rapide, mais un cadeau immense !
Deux jours plus tard, sur les Hautes-Combes. Au réveil, le monde a basculé. Par la fenêtre, j’entends le chasse-neige qui déneige et je regarde l’hiver qui est revenu au galop. Pas moins de 50cm de neige fraîche sont tombés en 36 heures ! C’est décidé, je file avec l’appareil !
Sur un grand frêne, un bouvreuil pivoine dérobe quelques graines qu’il avale en deux coups de bec.
Quelques pies se sont regroupées sur un arbre mort aux abords du village.
Mais le plus surprenant arrive peur après…
Dans un grand champ couvert de neige épaisse, un petit troupeau de 4 sangliers piétinent en rond.
Ils sont complètement coincés par la neige et attendent là, serrés les uns contre les autres, comme des bœufs musqués du grand nord !
Ils ont vraiment du mal à se mouvoir et je m’interdis de les approcher pour ne pas les faire paniquer. Je gare ma voiture, et reste sur la route devant cette scène incroyable.
Ce n’est qu’au bout d’une heure et demie que la troupe se met en tête de rejoindre forêt qui domine les grands champs. Mais l’avancée des animaux et compliquée et les sangliers sont obligés de sauter pour avancer.
Très régulièrement, ils s’arrêtent pour reprendre leur souffle et repartent en bondissant, les uns derrière les autres, menés par le même animal qui ne cèdera pas sa place.
Ils parviennent enfin à la forêt où ils disparaissent dans le plus grand silence. Ici, ils avanceront plus facilement et seront à l’abri des regards !
Le soir, le soleil perce enfin et les Hautes-Combes s’enflamment dans les derniers rayons. L’hiver est bel et bien revenu, pour quelques jours en tout cas.
Les Monts Jura jaunissent, puis rosissent au fur et à mesure de que tournent les aiguilles de l’horloge. Les cimes découpent un ciel coloré, les nuages s’accrochent aux sommets.
Et moi je suis là, les bottes pleines de neige, les doigts engourdis, la tête légère.