Le blog de Julien Arbez
25/03/2016
Deux altitudes, deux ambiances !
L’hiver, s’il en eut été, n’avait pas dit son dernier mot ! Sur les Hautes-Combes, revoilà les flocons, la fraicheur et la légèreté. Comme le mois passé, Goupil pousuit sa quête de campanols dans les prairies apparemment silencieuses. Apparemment oui, car Monsieur à l’ouie fine et des sifflements ou des grignottements, même sous la neige, ont vite fait de trahir les rongeurs !
Sur moins de 4 kilomètres linéaires, ce sont 5 renards, répartis chacun sur leur territoire, qui poursuivent dès la fin d’après-midi et sans relâche les pauvres campagnols (et les malheureux skieurs solitaires, et les poules, et les pneus de voitures... mais chuuuuut ! gardons le silence !)
Mais au fait, pourquoi "goupil" ? C’est comme ça que, jusqu’à la fin du 16e siècle, on appelait le renard. Mais le terme actuel de renard n’est autre que le prénom Renart donné au goupil, héros du Roman de Renart. Au centre de ce recueil d’histoires imaginaires (!), Renart le goupil est très rusé. Les tours qu’il joue aux autres animaux et aux humains ont rendu le personnage très célèbre... Et voilà une histoire qui, 500 ans plus tard, lui colle encore à la peau !
ou à la fourrure...
Pour moi Goupil est un détecteur de campagnols, un limitateurs de rongeurs, et un formidable opportuniste qui sait tirer profit de bien des situations. Il s’accomode de la ville, des prés, des forêts... Il vit parfois à côté de nous sans que nous ne nous en appercevions. Et parfois, il nous offre un brin d’initimité, un vrai cadeau !
D’ici un mois la neige aura fondu et les renards seront moins facilement repérables en soirée. Mais ils seront toujours là, autour de nous, à écouter les grignottements et bondir aux quatre coins des champs. Et les naissances auront lieu, il sera l’heure du ravitaillement. Soyons patients ! C’est pour bientôt...
Toujours sur les Hautes-Combes, dans une prairie d’altitude. L’hermine que j’ai pu observer à plusieurs reprises n’a pas voulu approcher de l’affût construit spécialement pour l’occasion : un beau mur de neige percé d’ouvertures, "retappé" après chaque dégradation. Une bonne trentaine d’heures passées à attendre la dame blanche, en vain... ou presque ! Et voilà une des quelques images que j’ai eu l’occasion de faire sous mon bonnet :
Sous la cascade du Chapeau de Gendarme, l’eau a enfin gelé avec la chute (légère !) des températures. Ce sont autant de plumes de givre qui habillent les rochers, la mousse, les branches ammassées. Ephémère artifice qui disparaitra bien vite dans les tumultes des Gorges du Flumen !
Tandis que la montagne est toute en blancheur, les animaux de la plaine, eux, se sont accordés pour asseoir la belle saison. Sur le Léman, les grèbes huppés ont vêti leur costume de noces, le houpette en erection et la collerette en feu, cherchant l’âme soeur entre les vagues.
Plus loin, un mâle de héron cendré a lui aussi endossé ses plus beaux habits. De longues plumes fines, comme des feux d’artifices, qui sont autant de signes extérieur de santé ! ... et de beauté.
La chouette chevêche n’a pas quitté les lieux. Son chêne est sa maison.
Pour elle aussi c’est la sison des amours, et même si je n’ai apperçu une seconde chouette que le temps d’un clignement d’oeil, je sais que nos deux compères s’en donnent à coeur joie lorsque tombe le soir et s’endorment les premiers papillons.
En même temps, c’est Pâques... Joyeuse saison des oeufs !