Le blog de Julien Arbez

Des zèbres dans la neige

Fin Janvier, la neige est tombée avec une importance toute relative sur le haut du massif. Les portes ont stoppé l’hiver, les fermes ont testé leurs charpentes…

…et les promeneurs ont usé leurs raquettes.

Sur les Hautes-Combes, les congères amassées par des vents forts sur les bords de pistes et de routes donnent aux prairies un air de Sahara givré.

La blanche hermine, pas fatiguée pour autant, poursuit ses prospections souterraines de campagnols au petit matin. Aujourd’hui, le premier encas est dans la poche !

Un écureuil monte et descend le long d’un tronc d’épicéa. Il hésite à franchir le grand pré qui le sépare de la prochaine haie. Il s’élance, marque une courte pose dans le désert blanc avant de repartir par petits bonds décidés.

A distance je le suis, et m’approche discrètement sans qu’il ne m’aperçoive. Il est occupé à gratter au pied d’une souche, peut-être pour y cacher des friandises, peut-être pour aller les rechercher… Quel panache, quel panache !

Les chevreuils cherchent çà et là de fines branchettes à abroutir. Les mâles ont rejoint les femelles et leurs jeunes. En groupe on repère mieux les dangers !

La neige tombe, givre, scintille, se joue des formes et des couleurs. Elle souligne le relief des combes rebondies,

les formes des pâturages abandonnés le temps d’une saison.

Elle dessine les ombres des arbres voisins, et prennent aux zèbres leurs rayures.

Un simple chardon, perdu dans cette immensité bleutée, devient soudain une star mise en lumière !

Les flaques forestières qui n’ont pas la chance de voir le soleil restent figées dans les frimas de l’hiver. Les bulles prisonnières de la glace ajoutent une touche abstraite au tableau, la palette prend forme et se dessine au fil des jours.

Une gouille s’est même amusée à reproduire les deux symboles de la capitale du haut-Jura : la pipe et le diamant.

A bientôt pour des nouvelles des beaux jours qui s’en viennent, dans chant des merles et le vol des premiers papillons !