Le blog de Julien Arbez

Déjeuner sur l’eau

Il est tôt, il fait beau. Je viens d’entrer dans l’eau et de refermer la toile de camouflage derrière moi. J’ai disparu sous mon affût flottant, c’est parti pour 5 heures d’observations...

L’eau est recouverte de plantes aquatiques qui freinent ma progression mais donnent à la surface un air de delta du Danube... Deux grèbes castagneux plongent loin devant moi à la recherhe de poissons. Un grèbe huppé passe dans les premiers rayons du soleil. La brume danse et le paysage chante.

Sur les berges, une bécassine des marais sonde la vase pour de menus crustacés. Il y a 10 minutes, un chevalier guignette faisait de même !

Un cri strident et voilà le martin-pêcheur qui s’invite à la fête. Mais entrez, entrez donc ! Soyez le bienvenue !

Sur la rive, une bécassine des marais sonde la vase en vue de croquer du crustacé. Il y a 10 minutes, le chevalier guignette faisait de même...

Durant une bonne heure je le suis le long de la roselière. Il ne se doute de rien, ou plutôt elle ne se doute de rien. Eh oui, la partie basse de son bec est orangée. ca ne trompe pas ! Martine, donc , ne se doute pas que sous cette tente flottante se trouve un monstrueux bipède aux dents acérées et à l’objectif alerte...

Elle tend le cou plusieurs fois, comme hésitante, pour observer deux mètres devant elle. Plouf ! Elle plonge et...

Surprise ! Ce sera cuisses de grenouilles au petit-déjeuner ! Une si belle observation à moins de 3 mètres de moi, j’en tremble d’excitation. Mais la scène ne va pas durer et je dois réussir ces photos ! Tout est là. La lumière, la stabilité de l’affût, l’oiseau vainqueur.

Après avoir saisi la grenouille par le tronc, voilà notre Martine qui lui assainit de violents de coups contre les roseaux du bord de la rive. et Paf ! 1 fois. Et paf ! 2 fois... Puis 5, puis 10 peut-être.

La grenouille ne bouge plus (tu m’étonnes !), le repas est encore chaud, vite ça va refroidir ! Gloups !

Puis petite séance de toilettage pour courronner le tout. Se laver les mains en quittant la table, question de principe. Et moi, j’ai toujours les pieds dans la vase. 

Je vois Martine entrer dans un buisson à fleur d’eau et se retirer un peu. Jute de quoi me permettre de faire les dernières images du mannequin avec cadrage original. 

Aujourd’hui encore, je suis heureux ! La nature a tant de choses à offrir à qui veut bien prendre le temps de l’observer !