Le blog de Julien Arbez
13/04/2016
Découvrons-nous d’un fil !
Au-revoir blancheur ! Désormais les campagnols ne peuvent plus compter sur toi, à grignotter sous ton manteau. Le renard n’a pas fini de bondir !
Au-revoir blancheur, voici venu le temps des couleurs. Sous terre les bulbes de crocus s’ouvrent enfin, et les plus pressés d’entre eux montrent leur plus belle parure : un écrin de nectar pour les plus téméraires des insectes. Les fleurs sont encore rares, mais les concurrents peu nombreux !
Le long du ruisseau qui serpente dans la combe, les herbes sèches de l’année dernière sont couchées. Entre les fuilles roussies pointent les premiers tussilages. Ca et là, de fines tiges hissent leur bouton rose à 30 ou 40 cm. Les fritillaires pintades sont de la fête ! Déjà en quelques endroits, les premières fées clochettes sonnent la temps de l’éxubérance. Voilà le printemps accueilli à bras ouverts !
La fritillaire pitade, aussi appelée oeuf de vanneau ou tulipe des marais, habite les prairies humides ou inondées en hiver. La disparirion progressive des zones humides porte un coup à l’espèce... Elle a déjà disparu de Belgique et est considérée comme très rare aux Pays Bas. En France, une quarantaine de départements l’hébergent dont le Jura où on la rencontre en quelques localitéas.
Son nom scientifique "fritillaria" est dérivé du latin "fritillus" qui signifie « cornet à dés ». On arriverait presque à se demander comment font les tiges pour supporter pareille monture !
"Coa" ? Comme chaque année à la même époque, les grenouilles nous questionnent. Non pas qu’elles n’ont rien compris à cette histoire de cornet de dés, mais parce que le temps des amours a sonné ! Et quoi de mieux qu’un "côa" langoureux pour trouver un partenaire ?
Partenaire d’un jour, certes, mais partenaire quand même ! Certaines d’entre elles ne regretteraient-elles pas parfois d’avoir succombé à la chansonnette ?
Plus bas dans la Bresse, ça chante aussi du côté des grèbes huppés, qui en cette période nuptiale portent bien leur nom ! A l’image des grenouilles rousses, ils émettent un fort croassement trompetant et ronflant, lentement répété. "Lors de la parade complexe, le mâle et la femelle se font face et dressent le cou. Il nagent de concert, se frottent le cou tout en émettant des cris sonores, plongent puis réapparaissent, l’un des deux présentant des algues à l’autre. Le couple s’immobilise, poitrine contre poitrine, et chaque oiseau tourne la tête d’un côté puis de l’autre." Tout est dit ! (source : oiseaux.net)
Pas quoi interloquer le ragondin (bressan !) qui connait la chanson ! Non, ce qui l’intrigue, notre gros patapon, c’est cette masse flottante qui fait "clic". Le ragondin a une vue relativement médiocre, et mon visage au travers des moustiquaires de l’affût flottant ne lui parait pas comme celui d’un humain. Une tournée de surveillance, rien à signaler. Un OFNI comme tant d’autres troncs flottants, pas de quoi en faire un fromage !
Demi-tour, et retour sur l’amas de roseaux qui lui sert de nid douillet. Une séance de toilettage, puis de grattage, et la sieste peut reprendre !
Ici en Bresse les premières feuilles ont vu le jour. Dans la montagne jurassienne les bourgeons attendent le feu vert des températures. Certains d’entre eux n’auront pas la chance de s’épanoïr, surpris par un couple de bouvreuil à l’appétit vorace ! Voilà qui n’empêche ni la femelle au teint rosé ni le mâle rogeoyant à prendre au concert !
Cet oiseau calme et timide se nourrit surtout de bourgeons au printemps. Perché àl’extremité d’une branche, il attrape de son gros bec tous les bourgeons à proximité. Puis lorsque les bourgeons sont tous passés à la casserolle, il fait un pas de côté pour se rapprocher du tronc et s’arrête pour un nouveau festin. Ce soir, le prunellier qui accueille notre athlète lui donne un peu de fil à retordre...
Mais parait que pour garder la ligne, la pratique d’exercices réguliers est conseillée ! Alors accrochez-vous !