Le blog de Julien Arbez
16/05/2021
Coucou Hiboux !
Cette année, la prolifération des rongeurs est une aubaine pour leurs prédateurs, et en particulier pour les rapaces nocturnes qui s’alimentent en grande majorité de campagnols et de mulots. C’est donc tout naturellement que je me suis tourné vers eux. Les affûts printaniers m’ayant permis de localiser des hiboux grâce à leur chant, je suis retourné dans différents secteurs de nuit pour tendre l’oreille, les localiser et éventuellement entendre des jeunes. Bingo ! A 1 heure du matin, de jeunes hiboux crient dans une tourbière boisée. Demain, je vais tenter de les voir au repos sur leur branche…
Le lendemain, après deux heures de recherche la tête en l’air, je découvre enfin un jeune encore duveteux, perché à moyenne hauteur dans un épicéa sous la pluie. Le premier jeune hibou est trouvé, il me reste à trouver les autres !
Je vous passe les détails ders pérégrinations, mais j’ai finalement réussi à tomber sur les 4 jeunes moyens-ducs de la tourbière, qui bougent de nuit en nuit mais dont je commence enfin à comprendre les déplacements et le pourquoi du choix de ce perchoir plutôt que de celui-là. L’expérience paye.
De matin en matin, de soir en soir et de jour en jour, je retourne quotidiennement dans cette tourbière. J’apprends à reconnaitre ses habitants, trouver des indices de présence des rapaces, m’imprégner de son ambiance. J’en passe des heures sous la pluie, la grêle et même la neige !
Les jeunes, assez bavards dans la pénombre, restent immobiles jusqu’au soir avant de se mettre en mouvement à la nuit tombée. Difficile de faire des images des animaux en mouvements à cause du manque de lumière. Mais parfois la chance est avec moi ! Les adultes, eux, sont rarement visibles. J’n vois parfois un perché à bonne hauteur, toujours dans un épicéa. Tantôt côté sud, tantôt côté nord. Je sais pertinemment que j’ai au moins 6 hiboux (2 adultes et 4 jeunes) au-dessus de la tête, qui m’observent sans doute, mais comme c’est dur de les voir !
A la nuit tombée, les adultes chantent un peu avant que le mâle part en chasse pour ravitailler sa femelle qui apportera les proies aux jeunes. Mais il fait quasiment nuit et les images sont impossibles. Les jeunes, en grandissant, bougent de plus en plus. Parfois ils se regroupent, parfois ils sont disséminés dans la tourbière assez grande. Je vois souvent au sol des restes de duvet, des pelotes de réjection, quelques plumes et des fientes. Et je crois bien avoir trouvé le nid.
Un matin, j’ai eu la chance de tomber sur un jeune qui avait dû quitter le nid la veille. Branché à ma hauteur, immobile et silencieux, j’ai pu le photographier sous les premiers rayons du soleil.
Je suis parti chercher ma famille pour le montrer et lorsque nous sommes arrivés sur place, plus de hibou visible ! Dommage ! Voilà donc une série que je souhaitais faire depuis belle lurette. Je vous passe les nombreux détails, et laisse place aux photos, j’espère aussi aux émotions.
A bientôt pour la suite !