Le blog de Julien Arbez
08/03/2021
Cigognes et campagnols
Cet hiver, un groupe de 33 cigognes a décidé de faire une halte pour une nuit dans le haut-Jura, de retour de migration.
C’est donc tout naturellement que le 22 février au petit matin je me suis rendu à Lamoura pour le grand spectacle auquel les montagnards ne sont pas habitués !
A mon arrivée, les cigognes sont perchées sur les grands épicéas bordant le village, ainsi que sur quelques pylônes électriques.
Assez vite, elles se mettent en mouvement, quittant un groupe pour en rejoindre un autre, dans un vol bruyant et magnifiquement impressionnant.
Revenues d’Afrique, elles se remettent en route dès la fin de matinée pour le Nord. Direction l’Alsace ?
Des cigognes, du sable saharien dans la neige… Le jura prend-il plaisir à se déguiser ? En tout cas moi j’aime aller au bal !
Plus local, plus banal peut-être : cette année, comme il y a 4 ans, les campagnols roussâtres, petits rongeurs des forêts mixtes et feuillues, courent en nombre sur la litière à la faveur d’une journée nuageuse ou au détour d’un petit matin.
En cause de cette prolifération : les arbres stressés par le manque d’eau l’an passé ont poussé la fructification à la limite du raisonnable.
Au sol, faînes, samares et graines de pives ravissent les papilles de tout un chacun, à commencer par ces petits gnomes au regard charmant.
Pour les voir, il suffit d’entrer en forêt à la première (ou la dernière !) heure, à l’heure où chante la chevêchette,
vous s’asseoir, faire silence et attendre sans bouger. Après 5 à 10 minutes d’attente, les lutins se remettront en mouvement, croyant que vous avez déguerpi.
Vous pourrez donc les observer à qui mieux mieux, chercher pitance, parfois la bagarre, et emprunter le même chemin les uns après les autres, toujours au trot, marquant parfois quelques arrêts à la faveur d’un couvert branchu.
Ces jolis campagnols accompagnent chaque jour mes affûts. Parfois même, ils déambulent à l’intérieur même de ma tente de camouflage !
Et les écureuils dans tout ça, qu’en disent-ils ? Sans doute qu’il y a à manger pour tout le monde !