Le blog de Julien Arbez
12/11/2014
Chuuut. Novembre est là.
Vous sentez cette odeur de mousse ? Vous avez vu au-dessus de nos têtes comme Novembre est généreux ?
Dans la Réserve naturelle du Roc de Chère, les hêtres, les charmes et les noisetiers se disputent la première place de ce concours auquel ils participent tous les ans. Un vaste concours de "feuillissement". Voilà la forêt magique. Il parait même que quand on attend sans faire de bruit, on peut avoir la chance d’apercevoir un lutin...
Et les feuilles tombées pour la glore s’en vont rejoindre d’autres paysages, portées par le Fier, humble Fier...
Dans le marais le soleil pousse un dernier souffle. Courbés, charmés, les roseaux s’inclinent. Dans les champs le faisan piète à deux pas des corneilles, sur l’étang une bande de canards est à la douche. Bientôt ce sera l’extinction des feux. Mais la lune fera de la résistance !
La lune, c’est elle, là, qui se reflète entre les caillous. Elle n’est pas pleine, mais elle ne tardea pas à le venir. L’heureux évènement sera pour dans 6 jours.
Mais ne la pressez pas, elle riquerait de froncer le sourcil !
Quelques jours humides et voilà que la forêt s’embrase. Allez y comprendre quelque chose ! Les brumes avancent vite, les arbres apparaissent et disparaissent presque aussi vite qu’on peut le dire.
Une, deux, trois images et le panoramique pourra être monté à la maison.
Qu’il en impose ce gypaète ! Après-demain on reviendra, et on passera la journée à l’attendre. On le verra, c’est sûr !
Tu parles oui ! Ce jour-là, les gypaètes ont choisi de se faire la cour ailleurs. Ou de ne pas faire la cour, qui sait ? Avec un vent pareil, ça décoiffe, et Monsieur sait sans doute que Madame l’aime la barbe bien en place ! La belle rencontre de ce jour, c’est lui : l’accenteur alpin. Le chantonneur des montagnes !
"J’avance, mine de rien, je picore et je chante. Puis je chante, et j’avance mine de rien en piétant çà et là. Que quelqu’un me suive, et je l’emmène où je veux..."
Serin l’accenteur, et semble-t’il guilleret !
Les heures passent, les ombres vont et viennent. Les montagnes changent de teintes, les nuages filent tous dans la même direction. Ils va y avoir du monde là où ils vont !
Je disais quoi au début ? "Chuut, novembre est là". Chut, c’est peut-être le problème. Pour ces habitants de l’inaccessible, le silence tue. Le silence, c’est l’attente d’une décision qui les fera emblème ou souvenir. Les bouquetins se tiennent loin, la menace approche. Il y a un an, 197 des leurs ont été abatus. En deux jours.
Dans 8 jours, 8 jours exactement, le CNPN donnera son avis sur l’éradication des bouquetins du Bargy. Et le préfet l’écoutera, ou ne l’écoutera pas.