Le blog de Julien Arbez
30/12/2017
Cascades hivernales
J’aime l’hiver. J’aime découvrir le paysage au petit matin à travers les vitres de la voiture.
Puis j’aime le découvrir sous mes chaussures, l’entendre craquer, s’affaisser, ou disperser ses milles billes.
J’aime sentir la fraicheur s’engouffrer dans mes narines, puis grimper dans mon nez. J’aime recommencer ce voyage de la découverte après une giboulée, une gelée, un coup de vent. Ce matin, infiniment lentement, une vague rose déferle dans la doline de l’Embouteilleux.
De chaudes taches de lumières apparaissent tour autour du lac, et sur les champs en pente endormis sous la neige. Elles grossissent, grossissent, et inondent au goutte à goutte tout le paysage.
L’or de l’aube révèle tous les cristaux de givre qui enveloppent les bourgeons et les écorces. La forêt s’est encore maquillée cette nuit sous le feu des étoiles.
La forêt en profite car ce matin, le soleil a du mal à tenir tête aux brumes qui sont en train de gonfler et de regagner les sommets.
Les arbres, les prés, puis les montagnes au loin disparaissent tout à tour dans un épais nuage.
Comme une vague, il ondulera une heure durant. Puis s’effacera à petit feu dans l’air que je respire.
Une mésange bleue s’est posée sur l’hiver. En petite boule plumes colorée, comme un point d’exclamation au bout d’une pensée mélancolique.
Plusieurs mésanges nonnettes l’accompagnent. On ne sait qui parle à qui. Et si quelqu’un parle à quelqu’un. Mais les bavardages vont bon train !
A nouveau le paysage s’assombrit. Le ciel gagne en densité, l’ambiance est en train de changer. Les arbres ne relèvent même pas la tête. Ils savent peut-être ce qui les attend.
Je vois sur un fond d’épicéas tomber les premiers flocons de la journée. Et tout devient coton. L’hiver en cascade déferle sur le Haut-Jura. Recouvrant cette fin d’année d’une douceur moelleuse.
Je vous souhaite à tous d’en profiter.