Le blog de Julien Arbez
01/06/2017
Bienvenue en Juin !
Pour commencer, faisons honneur à la plus grande orchidée d’Europe qui s’épanouit dans quelques rares stations du Jura : le Sabot de Vénus. Les premiers jours de Juin voient la fleur à son apogée, le sabot gonflé et les pétales dressés.
Continuons la ronde des couleurs en rendant une nouvelle visite aux renardeaux du mois dernier. Les jours ont passé et les petits ont bien grandi. Ils ont troqué leur robe grisâtre pour un poil roux bien épais.
Pour la clique fraternelle, les jours se suivent et se ressemblent : siestes au soleil, séances de grattage qui n’en finissent pas, marche de découverte à proximité du terrier.
Les jeunes grandissant deviennent de plus en plus méfiants et n’hésitent pas à rentrer au terrier lorsqu’une odeur suspecte leur titille les narines, ou qu’un bruit de déclencheur les alerte.
Soyez prudents jeunes renards ! Les bipèdes (jaloux !) ont parfois des idées obscures derrière la tête !
Chez la petite famille de blaireaux, les jeunes aussi ont bien grandi et inspectent souvent mais brièvement les alentours de la maison.
Ce matin, un jeune est sorti du terrier à 10h… pour aller faire une crotte avant de rentrer se coucher. Malheureusement, la configuration du site ne me permet pas de me mettre à distance et les plans sont très serrés, trop serrés. Malgré la proximité, les blaireaux ne me repèrent pas. L’importance est d’être à bon vent !
Continuons notre périple dans les familles grandissantes en passant par la case « forêt d’altitude ». Derrière l’écorce du vieil érable tortueux, les grimpereaux des bois terminent l’élevage des jeunes à grandes distribution d’insectes et d’araignées.
La neige n’aura pas eu raison de la nichée. A ma dernière visite fin Mai, toute la petite famille avait quitté les lieux. La forêt résonnera de nouveaux chants le printemps prochain !
Dans la prairie aux cerfs, un jeune mâle est sorti deux heures avant la nuit. Bien à l’affût sous mon filet, je ne ferai que quelques images de lui avant qu’il ne disparaisse dans le sous-bois. Le vent tourne et il m’a senti ! Malgré une image qui me plait beaucoup, j’ai une sensation d’échec. Car un affût réussi est un affût au cours duquel on est passé inaperçu.
Prenons la voiture pour rejoindre la plaine doloise. Pourquoi ? Pour observer les guêpiers d’Europe, fraichement revenus de leurs quartiers du Sud : les savanes africaines.
Originaires d’Asie, les guêpiers ont colonisé au cours des âges presque toutes les forêts et savanes tropicales du globe et se sont installés dans le bassin méditerranéen depuis très longtemps. Depuis une quarantaine d’années, des oiseaux sont régulièrement observés plus au Nord (jusqu’en Suède !) et de petites colonies se sont installés le long de la Loire, en région parisienne et dans la vallée du Doubs. Voilà ce qui nous amène aujourd’hui près de Dole !
Perchés sur la cime d’un arbre mort, une vielle branche, un fil électrique ou piquet de clôture, ils surveillent le site et pourchassent les insectes en journée tandis que la nuit, ils se reposent dans des grands arbres.
A la manière des hirondelles, ils volent extrêmement rapidement pour mettre à leur menu guêpes, abeilles et autres frelons. Parfois aussi des libellules !
L’an dernier, une grosse crue du Doubs a inondé bien des terriers et il semble que beaucoup de couples aient décidé de ne pas réemprunter ce site cette année. Les oiseaux qui sont revenus, fidèles à leurs habitudes, nous offrent un balai aérien agrémenté de nombreux cris.
Parfois, un mâle capture un gros insecte et vient se brancher sur le perchoir proclamé du couple. Aussitôt, la femelle arrive et s’empare rapidement de l’insecte. Ce soir j’ai eu de la chance : après l’échange de proie, la femelle a invité le mâle à l’accouplement, à quelques mètres seulement de la tente d’affût.
Une magnifique observation pour un « gars de la montagne » qui connait très peu des secrets de ces oiseaux voyageurs ! Ce soir, malgré une chaleur épouvantable à faire fondre un jurassien, je repartirai ravi de ces quelques photos et souvenirs !