Le blog de Julien Arbez
08/11/2016
Avant la neige
Il a plu, il fait bon... En forêt les feuilles mortes tapissent le sous-bois. Les ornières reflètent les couleurs orangées de l’automne. Les érables et les hêtres se laissent sombrer dans un grand sommeil.
La saison des champignons est déclarée ouverte !
Le lierre reste l’un des derniers rampants à garder de la vigueur. La semaine dernière, ses fleurs attiraient encore quelques abeilles. Le long d’une écorce « puzzlée » de pin, ses feuilles accéderont à la lumière tout l‘hiver.
Plus haut sur les Hautes-Combes, je marche silencieusement au petit matin. Je cherche des cavités de pics, des latrines de blaireaux, des restes de repas d’écureuils, des champignons.
Sur la crête devant moi, une branche craque. Je suis repéré par un jeune cerf. Un compagnon le rejoint. Tous deux resteront immobilisés près de 10 minutes. Qui observe qui ?
Chez les chamois, ça commence à s’agiter. Les cabris et éterlous, trop jeunes, prêtent peu d’attention à leurs congénères. Les mâles adultes commencent à chevroter et à tourner autour des femelles. De temps à autre, un démarrage en trombe fait fuir un concurrent ou une chèvre encore non réceptive. La saison des amours en est à ses balbutiements. D’ici deux semaines, ça va chauffer !
Goupil a bien d’autres idées en tête : dénicher les campagnols pour casser la croûte et protéger son territoire des voisins téméraires !
Inexorablement, comme coule le ruisseau, l’automne pose ses bagages. Ce matin, l’hiver l’a rejoint pour une rencontre haute en couleurs.
La Bienne, qui serpente entre St Claude et Oyonnax, s’est aussi réchauffée du jaune de l’automne. A sa surface, les peupliers dansent comme des flammes. Et la magie opère.
Jaune. Tout est jaune. Même le perchoir choisi par le martin-pêcheur est jaune ! Erable semeur aujourd’hui, érable endormi demain. Pour que continue la ronde.
Sur les galets du bord de rivière sautille un oiseau tout en fleurs. Jaune aussi, puisqu’il faut rester dans les tons, il court entre pétioles et branches échouées, entre ciel et terre.
La bergeronnette des ruisseaux, c’est son nom, arpente les moindres anfractuosités à la recherche d’insectes. Mais l’air est frais et les proies se font de plus en plus timides.
Le long de la plage, d’innombrables allers et retours, font passer mistinguette à deux pas de l’affût flottant.
La belle enfin est aux couleurs de saison. Puis comme une feuille elle s’envole. Pour une autre berge, pour un nouveau spectacle.