Le blog de Julien Arbez

AQUALAND

Janvier a gardé quelques couleurs,

Dont même Goupil pourrait bien être jaloux, s’il n’avait pas cette indifférence qui rend les animaux authentiques.

Les cormorans se moquent pas mal des couleurs, pourvu que le lac soit poissonneux et la tranquillité certaine…

J’ai eu peu la chance d’observer ces oiseaux-là depuis mon affût flottant, c’est chose faite (et à refaire !).

Absolument confiants en cet OFNI, une dizaine d’oiseaux plongent et chassent tout autour de moi, parfois à deux ou trois mètres seulement. Ils viennent sans doute dévorer les poissons attirés par le remue-ménage de mes bottes dans la vase.

Et hop, au resto du matin, c’est filet de blackbass !

Voilà qui fait sourire les ragondins à pleines dents, les moustaches frétillantes et le regard serein.

En pause à un mètre de hauteur dans les saules de la ripisylve, il fait la sieste au-dessus du niveau de l’eau, la queue pendante,

Et le museau décontracté…

La vallée de la Bienne joue les décors de cinéma,

Les mousses se croisent, s’entrecroisent, et me toisent. Elles ont la beauté d’une douceur réconfortante.

Les ruisseaux les épousent, se fondent en elles, font corps avec l’écume. Les pluies de décembre sont leurs alliées.

Ici vient de partit un martin-pêcheur. Là, c’est un cincle qui fait les cent pas, bientôt près à chanter sa mélodie. La saison des amours commencera dans quelques semaines.

En attendant, il s’agit de trouver pitance, plonger la tête et dénicher quelques larves de dytiques.

Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, chaque jour pour lui c’est le grand bain.

Je reviendrai te voir, cher cincle, planté dans mes wadders et caché sous mon affût flottant. Désormais tu me connais, désormais débute notre histoire commune…