Le blog de Julien Arbez
21/04/2014
Amours et légèreté
Dès le lever du jour, c’est parti pour le grand concerto-tambourinage du pic épeiche. DEBOUT !!!!
Au lac d’Annecy, les couples de grèbes sont en pleine sérénade. Attention les torticolis !
Dans la haie, le merle prend un bain de soleil entre deux chansons flutées... Les températures montent, les jours s’allongent, la vie foisonne !
Me voilà parti en Saône-et-Loire pour passer mon premier week-end d’Avril. Je vais en profiter pour essayer mon nouvel affût made in Maison Arbez : l’Affut Flottant.
Une sorte de tente flottante sous laquelle je me faufile avec mes wadders pour approcher la faune des lacs et des étangs et obtenir un point de vue au ras de l’eau. Un tissus de camouflage percé de 8 ouvertures, monté sur des arceaux, installé sur un flotteur. J’ai mis pas mal de temps à le réaliser, entre allers-retours au magasin de bricolage et cessions coutûre (un grand mot !) à la maison... Mais le résultat est là, cette embarcation ne semble pas effrayer les animaux. Voilà de bien belles perspectives quis se présentent !
Ce couple de ragondins est venu me tourner autour, à plusieurs reprises, intrigué par cette masse flottante... Et moi, j’ai droit à une belle vision au ras de l’eau, et peux me déplacer pour avoir le soleil dans le dos. L’important est de ne pas faire trop de vagues ! Ca y est, j’ai déjà le virus !
Loin des étangs de la Bresse et de leurs ragondins, me voiilà de retour dans les montagnes de Haute Savoie. C’est le début du temps des amours chez le tétras-lyre, ce mytique oiseau des Alpes, d’habitude fort discret et farouche, mais qui offre chaque printemps un spectacle magnifique, l’un des plus beaux que la nature puisse offrir. Si si, je pèse mes mots ! C’est mon troisième printemps en Haute-Savoie, et cette année je compte bien m’y atteler.
J’ai reperé une belle place de chant en début de semaine. La place de chant, l’"arène" ou "lek", est l’endroit où les coqs se retrouvent environ une heure avant le lever du jour, pour faire les beaux, dissuader les concurrents et éventuellement combattre, pour s’offrir les faveurs de la poule qui les observe à distance... C’est une aubaine pour les observer, mais attention à ne pas comprommettre la reproduction. C’est pourquoi l’installation se fait de nuit, ou mieux encore la veille pour passer la nuit sur place et observer par les ouvertures de la tente de camouflage ces drôles de boules de téstostérone... Et le spectacle vaut bien une nuit dans la neige !
Voilà une bonne heure qu’ils chantent, et maintenant la luminosité va me permettre de faire des images. Chuuuut ! Ils sont là, à deux pas de la tente.
Le soleil a dépassé les montagnes, les oiseaux vont bientôt rentrer se brancher pour passer la journée immobiles dans un épicéa. C’était déjà grandiose, mais là ! L’un des coqs vient parader queue en éventail juste devant la tente, sous les premiers rayons de soleil. Je n’en espérais pas autant !
Les combats étaient trop matinaux pour pouvoir faire des photos avec une lumière suffisante. Avec un peu d’obstination, dans les semaines à venir, je devrais rapporter quelques clichés sympas ! Et je ne suis pas seul à profiter du spectacle : Dame Hermine semble se pauser bien des questions !
200km à vol d’oiseau plus au Sud, me voilà de retour au Pays des vautours, en Drôme provençale. Je ne m’en lasse décidément pas de ces grands voiliers ! Voilà un époux fidèle (il est bagué!) qui tourne dans une belle lumière de fin d’après-midi, devant la falaise qui surplombe la vallée.
2,60m d’envergure, pas mal hein ?
Puis c’est le retour en Haute Savoie en passant par les petites routes des montagnes du Vercors. Un beau massif que je découvre pour la première fois, à l’heure des premières fleurs qui valent bien quelques plats-ventres dans les herbes sèches.
Celle-là, ça fait un petit moment que je voulais la voir. Du genre quelques années ! Je l’ai cherché dans le Jura sans jamais la trouver. Et là, voilà qu’elle fait la belle sur les crêtes du Sud Vercors, caressée par le soleil qui retombe. Par endroits, les prairies sont carrément ponctuées de mauve ! Magnifiques ces Erythérones dents de chiens ! Mais au fait, pourquoi "dents de chien" ? A cause de la forme de leur bulble blanc qui rappelle une dent de chien. C’est pas moi qui le dit, c’est mon bouquin !
Il est 19h45. La bise souffle fort. Die s’apprête à plonger dans la pénombre, les montagnes s’amusent à projeter leur ombre sur les voisines. Et nous, on regarde.
Clin d’oeil à celle qui se reconnaitra !
Après les Baronnies et le Vercors, direction les Bauges pour une dernière étape. Dans deux jours c’en sera fini des vacances. Profitons du calme !
La fatigue pique un peu... Demain ce sera repos.
... et nuit au chaud !