Le blog de Julien Arbez
30/11/2013
Pendant qu’aux infos la galaxie continue à sombrer, les paysages changent de costume et d’autres continuent leur vie...
LE TEMPS DES AMOURS CHEZ LES CHAMOIS
Novembre… Joli Novembre…
Les sommets percent les nuages, le ciel s’en émeut. Les arbres se sont endormis, certaines plantes font encore de la résistance. Plus pour longtemps ! Finie la photosynthèse, finie la croissance. C’est le temps du repos bien mérité !
L’aiguille du midi depuis le Col des Aravis :
Un pré dans la vallée de Joux :
Et les sous-bois tout en lumière :
Je pars observer les chamois, quand j’entends des cris au-dessus de ma tête. Des grues cendrées ! Elles sont 13, et filent vers le Sud. L’hiver est bien là !
Et les chamois. Ces chers chamois... sont bel et bien au rendez-vous ! Le rut n’en est qu’à ses débuts, pour le moment c’est plutôt calme dans le pré-bois. D’ci quelques jours, ça va changer !
Des feuilles pour matelas, sur la terrasse de laquelle on voit le lac. Un p’tit rayon de soleil par là-dessus, que demande le peuple ? Profitez Madame, ils annoncent la neige pour les jpurs qui viennent !
Les ados aussi profitent du soleil, ben tiens ! Eux, ce sont les "éterlous" (pour les jeunes mâles) ou éterles (pour les jeunes femelles). Ils sont dans leur deuxième année, on les reconnait à leurs cornes à peu près hautes comme leurs oreilles. Leurs frères et soeurs sont nés ce printemps ! Bon, eux, ils sont sexuellement matures, mais... mais les mâles n’accèdent généralement au rut qu’à 3 ou 4 ans ! Il faudra être patient !
D’éclaircies en chutes de neige, le paysage change. Et pour certains, l’excitation monte !
Tandis que pour d’autres, restés à l’écart, c’est le calme plat. "je rumine, je me repose". Je veux bien lever la tête, mais juste pour voir qui c’est là, sur le chemin" !
On reconnait souvent les femelles à leurs crochets très ouverts. Ceux des mâles sont plus courbés, plus "fermés". Mais attention, il y a tout de même des exceptions ! Oh en ce moment, c’est facile de les différencier : les mâles ont un long pinceau pénien, et une crête hérissée bien marquée sur le dos.
Quelques flocons, une éclaircie... Je n’ose pas prendre le temps de me retourner pour chercher l’arc-en-ciel. La scène devant moi est déjà un régal !
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Mi-Novembre. Les boucs, isolés durant la belle saison, ont rejoint les femelles. Des chevreaux aux anciens, tous sont là! Ca s’agîte, ça gigotte...
Les mâles hument les effluves des femelles en retroussant les babines... Souvent ils tirent la langue ! Prenez-le comme un sourire aguicheur !
Les mâles adultes les plus dominateurs provoquent des réactions de soumission chez les plus jeunes qui baissent le cou.
Mais face à un autre mâle adulte, une bonne poursuite n’est pas de trop pour éloigner le concurrent !
Cette femelle ne fuit plus son prétendant. Fier hein, le prétendant ! L’accouplement aura sans doute lieu ces prochains jours. Mais je n’y aurai pas droit !
Alors que les mâles sont en rut pendant un bon mois, les femelles ne sont réceptives que durant 2 jours. Alors Messieurs, soyez attentifs ! Et puis en attendant, pourquoi pas se dégourdir un peu ? Juste histoire d’"évacuer" un peu !
L’amour rend fou !
Et bien sûr, toute cette excitation dans l’air, ça donne des idées aux jeunes ! Tout le monde s’y met, c’est la débandade, là, devant mes yeux !
Et hop, juste pour rire, le poirier !
Fin de semaine... Je retrourne une dernière fois voir les funambules. Mais le brouillard est là, épais, et la plupart sont retournés en forêt plus bas. Je fais quand même quelques belles rencontres. Dans un calme assourdissant. Je n’ai pas vu d’accouplement, mais nos cornus m’ont offert de belles scènes dignes de Matrix. Enfin, mieux que Matrix... Demain je rentre en Haute-Savoie, des souvenirs incroyables plein la tête !
Et bon rut les chamois !